Photo: CC(by-sa) Mark Oakley

, RNS/Protestinter, Canterbury, Royaume-Uni

Les musulmans de Grande-Bretagne ont réagi avec horreur à un rapport sensationnel révélant que quelque 1400 enfants ont été soumis à des viols, des enlèvements et des violences physiques perpétrés par des gangs d’hommes –essentiellement d’origine pakistanaise– dans la ville de Rotherham, dans le nord de l’Angleterre.

Dans le rapport de l’Enquête indépendante sur l’exploitation sexuelle d’enfants à Rotherham (1997-2013), Alexis Jay, son auteure principale, écrit que la police et les autorités locales ont fermé les yeux sur les récits glaçants d’enfants maltraités –dans leur grande majorité des adolescentes– qui leur parvenaient, par crainte que de telles informations, si elles venaient à être connues du grand public, attisent les sentiments anti-musulmans dans le pays.

Muhbeen Hussain, fondateur d’un groupe de jeunes musulmans britanniques à Rotherham, a déclaré que la police et les services sociaux de la ville «ont complètement manqué à leurs obligations» envers eux en ne prenant pas les mesures qui s’imposaient contre les membres des gangs. «Nous voulons que l’enquête remonte jusqu’à 1997, qu’on rouvre des dossiers et qu’on engage des poursuites, parce que ces gens n’ont toujours pas été condamnés; ils vivent encore parmi nous», a-t-il affirmé.

La ville de Rotherham compte environ 8000 musulmans sur une population de 257’000 habitants. Il y a au total pas moins de 2,8 millions de musulmans au Royaume-Uni.

«Il n’est absolument pas raciste de demander pourquoi la majorité des auteurs de maltraitances de Rotherham étaient des hommes d’origine asiatique», a déclaré Sajid Javid, secrétaire à la Culture dans le gouvernement du Premier ministre David Cameron. «Quelles leçons tirerions-nous sinon de ces actes odieux?»

Dans un éditorial du 26 août, le quotidien conservateur Daily Mail a indiqué que la majorité des Asiatiques britanniques sont aussi horrifiés par les crimes commis à Rotherham que quiconque en Grande-Bretagne. Il ajoute cependant: «Mais on en arrive inévitablement à la conclusion que les impératifs du politiquement correct l’ont emporté sur le devoir de protéger les enfants contre les maltraitances. Peut-il y avoir aveu plus accablant de la méprise de l’administration britannique en termes de priorités?»