L’interdiction de construire de nouvelles églises fâche les chrétiens du Soudan
Photo: La fête de Noël (2010) dans une église du Darfour. CC(by-nc-nd) United Nations Photo
, RNS/Protestinter
Shalil Abdullah, ministre soudanais des Affaires religieuses, l’a annoncé le 12 juillet, suscitant les protestations du clergé chrétien qui a dénoncé une réduction des espaces de célébration chrétienne dans le nord du pays, principalement musulman et arabe.
Après l’indépendance du Soudan du Sud en 2001, de nombreux chrétiens ont rejoint le pays nouvellement formé où vit une importante population chrétienne. Shalil Abdullah a fait valoir qu’il n’est pas nécessaire d’accorder des terrains pour construire de nouvelles églises, car les édifices existants seraient suffisants pour les chrétiens restants.
Pour le révérend Kori Elramla Kori Kuku, secrétaire général du Conseil soudanais des Eglises, les intentions du gouvernement sont choquantes et trompeuses. «Nous, les chrétiens, avons le droit d’obtenir des terrains et de construire de nouvelles églises», a-t-il déclaré. «Nous en avons besoin de ces églises en raison de l’accroissement du nombre de chrétiens soudanais».
L’organisation Christian solidarity Worldwide, qui œuvre en faveur des chrétiens persécutés, a publié une déclaration disant que la pratique consistant à démolir des églises et à confisquer les terres des communautés chrétiennes constitue une violation du droit à la liberté de religion ou de conviction.
La défense de la liberté religieuse au Soudan a fédéré une partie de la population après la condamnation à mort de Meriam Yahya Ibrahim, une femme chrétienne qui a été accusée d’apostasie. Bien qu’elle soit mariée à un citoyen américain du Soudan du Sud et qu’elle ait finalement été libérée, il lui a été interdit de quitter le pays.
(job)