Un film et quatre femmes mettent le patriarcat sens dessus dessous
6 mars 2002
« Sottosopra », un film de Gabriele Schärer, sort à l’occasion de la journée internationale de la femme
La réalisatrice bernoise a réuni quatre femmes pour raconter la joyeuse histoire de la liberté féminine. Parmi elles, la théologienne Marga Bührig et Christiane Brunner qui donne sa version de la fin du patriarcat, en politique comme dans la vie quotidienne. Que peuvent bien avoir en commun Marga Bührig, une théologienne, et Christiane Brunner, la présidente du parti socialiste suisse ? Que peut bien dire une philosophe enseignant à l’Université de Vérone à une conseillère en planning familial à Soleure ? À priori rien de bien particulier. Et pourtant, la réalisatrice bernoise Gabriele Schärer a fait le pari de rejoindre quatre femmes dans son dernier film. « Sottosopra », loin d’être un documentaire féministe pur et dur, prend le parti de raconter ce qui a changé dans la vie de quatre femmes de générations différentes, chacune ayant mené un engagement précis en faveur de la cause féminine. Emmenant sa caméra de Genève à Zürich, de Milan à Vérone, Gabriele Schärer révèle des femmes en mouvement.
§Héroïnes ordinairesC’est d’ailleurs la silhouette d’une jeune femme en robe rouge, en rollers, libre et légère qui nous emmène d’un lieu à un autre, et tient le fil conducteur du récit.
« J’ai voulu montrer que la libération de la femme touche des secteurs très différents de la société, précise Gabriele Schärer, c’est pourquoi je suis allée chercher quatre femmes très différentes, pour exprimer cette diversité. » Pourtant, à aucun moment, la cinéaste ne prend le parti de célébrer des héroïnes. « J’ai préféré montrer comment, dans la vie quotidienne, une révolution s’est insinuée à petits pas, mais, ajoute-t-elle, c’est pourquoi j’ai choisi quatre femmes qui ont pu expérimenter ces changements dans leurs vies. Regardez par exemple le parcours de Christiane Brunner, qui a commencé des études de droit sur le tard, ou celui de Marga Bührig, qui en tant que théologienne a clairement revendiqué son ménage à trois avec deux autres compagnes ».
§La fin du patriarcatEn ne quittant jamais un ton dégagé, enjoué presque, « Sottosopra » se laisse voir comme une suite de témoignages en forme de portraits. Il ne servira pas de thèse aux puristes du féminisme. Luisa Muraro, théoricienne de la différence sexuelle, Heidi Ensner praticienne en gynécologie, ainsi que Marga Bührig et Christiane Brunner disent leurs rêves, leurs souhaits et surtout la réalité de cette révolution qui a mis le patriarcat sens dessus dessous. « Les femmes que j’ai filmées, remarque Gabriele Schärer, ne se présentent plus comme des victimes, ni de l’Etat, ni de la famille. Elles ont pris leurs responsabilités, elles ont confiance en elles et se sont débarrassées d’une certaine culpabilité. Et surtout, elles évoluent dans des réseaux de femmes où l’on se soutient mutuellement ». Ces changements, Gabriele Schärer les a traqués au quotidien et s’en réjouit : « à 44 ans, je suis contente de ne pas être née cinquante ans plus tôt ! Je trouve que ce dernier siècle a permis aux femmes de vivre des changements considérables dans leur santé, dans la libération de leurs corps et du langage. »
§« Sottosopra », un film de Gabriele Schärer, avec Marga Bührig, Christiane Brunner, Heidi Ensner et Luisa Muraro. Durée : 90 min. Distribution : Frenetic Films. Actuellement sur les écrans à Berne et Zürich. En Suisse romande dès septembre 2002
§Héroïnes ordinairesC’est d’ailleurs la silhouette d’une jeune femme en robe rouge, en rollers, libre et légère qui nous emmène d’un lieu à un autre, et tient le fil conducteur du récit.
« J’ai voulu montrer que la libération de la femme touche des secteurs très différents de la société, précise Gabriele Schärer, c’est pourquoi je suis allée chercher quatre femmes très différentes, pour exprimer cette diversité. » Pourtant, à aucun moment, la cinéaste ne prend le parti de célébrer des héroïnes. « J’ai préféré montrer comment, dans la vie quotidienne, une révolution s’est insinuée à petits pas, mais, ajoute-t-elle, c’est pourquoi j’ai choisi quatre femmes qui ont pu expérimenter ces changements dans leurs vies. Regardez par exemple le parcours de Christiane Brunner, qui a commencé des études de droit sur le tard, ou celui de Marga Bührig, qui en tant que théologienne a clairement revendiqué son ménage à trois avec deux autres compagnes ».
§La fin du patriarcatEn ne quittant jamais un ton dégagé, enjoué presque, « Sottosopra » se laisse voir comme une suite de témoignages en forme de portraits. Il ne servira pas de thèse aux puristes du féminisme. Luisa Muraro, théoricienne de la différence sexuelle, Heidi Ensner praticienne en gynécologie, ainsi que Marga Bührig et Christiane Brunner disent leurs rêves, leurs souhaits et surtout la réalité de cette révolution qui a mis le patriarcat sens dessus dessous. « Les femmes que j’ai filmées, remarque Gabriele Schärer, ne se présentent plus comme des victimes, ni de l’Etat, ni de la famille. Elles ont pris leurs responsabilités, elles ont confiance en elles et se sont débarrassées d’une certaine culpabilité. Et surtout, elles évoluent dans des réseaux de femmes où l’on se soutient mutuellement ». Ces changements, Gabriele Schärer les a traqués au quotidien et s’en réjouit : « à 44 ans, je suis contente de ne pas être née cinquante ans plus tôt ! Je trouve que ce dernier siècle a permis aux femmes de vivre des changements considérables dans leur santé, dans la libération de leurs corps et du langage. »
§« Sottosopra », un film de Gabriele Schärer, avec Marga Bührig, Christiane Brunner, Heidi Ensner et Luisa Muraro. Durée : 90 min. Distribution : Frenetic Films. Actuellement sur les écrans à Berne et Zürich. En Suisse romande dès septembre 2002