L’annonce d’une maladie incurable apporte son lot de questions. Comme le souligne Ellen Pagnamenta, pasteure, formatrice « Derniers secours » certifiée : « Face à la mort, les questions se bousculent : qu’y a-t-il à faire quand on ne peut plus soigner ? Comment accompagner une personne en fin de vie, en tant que proche ? Que se passe-t-il sur le plan physique, psychique, spirituel, social ? Comment aborder ce moment où la personne autrefois forte s’affaiblit ? Où chercher de l’aide ? Sans oublier les questions existentielles : qu’est-ce qui compte vraiment dans la vie ? Autant de questions qui surgissent en fin de vie ou chez celles et ceux qui vivent avec des personnes gravement malades. Face à la mort, nous partageons la même humanité, la même insécurité ». C’est dans l’optique de répondre à ces questions que les paroisses réformée et catholique Romaine de Bienne, en collaboration avec le Jura Pastoral et le Service de formation des Eglsie réformées Bene-Jura-Soleure RefBeJuSo organisent une journée de formation « Derniers secours ».

C’est Henri Dunant, fondateur de la Croix-Rouge qui instaure l’idée des « Premiers secours », à la suite de son expérience auprès de blessés de guerre durant la bataille de Solferino, en 1859. Ces principes érigés par le Prix Nobel ont pour objectif de sauver la vie d’une personne en détresse, blessée ou gravement malade. Un droit civique repris, notamment, dans le cours des samaritains.

Si l’objectif des « Premiers Secours » est la survie de la personne, celui des « Derniers Secours » est l’apaisement des souffrances et le maintien de sa qualité de vie. C’est un médecin allemand, Georg Bollig, qui lors de ses recherches sur les soins palliatifs a constaté un manque patent d’informations sur la manière d’accompagner la fin de vie. Se basant sur les « Premiers secours », il a mis en place une formation de base pour les « Derniers secours ». Ces formations sont toujours menées par deux personnes : l’une du domaine médical et des soins, Cornélia Faivet et l’autre du domaine spirituel et psychologique, Ellen Pagnamenta.

En Suisse, 70% des personnes concernées souhaitent mourir accompagnées à la maison. Dans la réalité, seules 20% d’entre elles décèdent chez elles, et 80% décèdent dans les soins aiguës à l’hôpital ou dans les EMS. Ellen Pagnamenta croit en l’importance de créer des communautés, un vœu qui pourrait se réaliser puisque, comme elle l’explique : « L’évolution démographique nous amène à constater que les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses et qu’il existe de moins en moins de personnes qui peuvent les soigner. D’où l’importance de créer des communautés d’entraide (aussi connues sous le terme des Caring Communities), entre voisins, dans les communes, dans les communautés religieuses. Une nécessité pour le futur ».