L’arbre généalogique
Au tableau, la maîtresse a affiché un dessin d’arbre généalogique. Elle explique ensuite à la classe où se place chacun des membres de la famille: à l’extrémité de l’arbre soi-même, puis dans les branches juste au-dessus ses parents, puis sur les branches plus hautes ses grands-parents, encore plus haut ses arrières-grands-parents.
Elle continue en précisant que l’on peut ajouter les dates de naissance de chacun des membres de la famille…
«Maîtresse, quand êtes-vous née?» demande alors Alban, l’un des élèves. Mme Pétronille rougit puis répond qu’elle est née à la fin du siècle dernier. Alban réfléchit quelques instants puis répond: «Ah oui, il y a super longtemps…»
La maîtresse distribue ce même arbre à chacun de ses élèves, pour qu’ils le complètent. Quelques distraits ne savent plus où se placer, d’autres ne connaissent pas les noms de famille de leurs grands-parents, tandis que d’autres encore sont intrigués par les prénoms de telle ou telle grand-mère.
Dans un coin de la classe, Lucie reste silencieuse. Elle a les yeux humides. Mme Pétronille le remarque et s’approche doucement de sa table.
«Maîtresse, je ne peux pas écrire le nom de mon papa sur une branche, puisqu’il est au ciel.»
«Oui, je suis au courant Lucie, ton papa n’est plus parmi nous, mais il reste ton papa», lui explique alors calmement Mme Pétronille. C’est alors qu’un autre élève indique que son grand-père est lui aussi au ciel. Ce à quoi Luis répond: «Mais non, dans une tombe…»
«Maîtresse», interroge alors Lucie, «je n’y comprends rien, que se passe-t-il quand on est mort? Où va-t-on?»
Décidément, la maîtresse se sent un peu débordée face à toutes ces questions d’enfants. Elle rassemble autour d’elle tous les élèves face au tableau et leur dit: «C’est une question très difficile que vous me posez. On peut y donner plusieurs réponses, mais je n’ai pas la réponse, ou peut-être pas celle que vous attendez. On peut en discuter en classe, dans sa famille ou au catéchisme: il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses…»