Les Eglises réformées Berne-Jura demandent la création d'un label social pour les entreprises
10 juillet 2000
A l’heure où le profit s’impose comme seule règle du jeu économique, les Eglises veulent encourager les entreprises à produire dans le respect de critères sociaux
Le label social constitue un premier pas dans cette voie.L'objectif du label que souhaitent introduire les Eglises réformées Berne-Jura est de «distinguer les entreprises et les administrations qui assument leur responsabilité sociale». C’est Paul Kaltenrieder, député au synode de Berne, qui est l’auteur de la motion votée en mai dernier par le parlement des Eglises bernoise et jurassienne. Selon lui, les premières victimes des mesures de rationalisation sont les personnes les plus fragiles: jeunes en fin de formation, handicapés, personnes dépressives, moins vives au plan intellectuel, attachées à leur village ou leur quartier – ce qui leur vaut d'être taxés d’immobilisme, mais aussi les plus âgés, tous ont de la peine à trouver du travail ou un emploi correctement rétribué. «La situation vire au non-sens économique puisque bon nombre de ces personnes disqualifiées n’ont d’autres solutions que d’avoir recours à des prestations sociales qui coûtent très chères à la collectivité».
Le label social permettrait de distinguer les entreprises qui prennent leurs responsabilités sociales et encouragerait les autres à s’engager dans cette voie. L’expérience des labels existants (Max Havelaar, Minergie) montre que les clients sont disposés à payer légèrement plus cher pour des services qui respectent des critères éthiques. Paul Kaltenrieder veut croire que les entreprises réagiront positivement à de telles impulsions. Certaines sont même prêtes à y voir un créneau.
Olivier Kubli, secrétaire général de la Chambre d’économie publique Bienne-Seeland, nuance: «L’introduction d’un label n’est qu’une question de bonne volonté. Pour se faire expertiser, les entreprises doivent investir du temps et de l’argent». Et de rappeler qu’un label doit être connu pour avoir un réel impact de promotion: «Il faut également promouvoir le label auprès du grand public afin qu'il devienne un argument de marketing». Les grandes sociétés qui exportent jusqu’aux antipodes auront évidemment plus de mal à y être sensibles. «Mais on ne peut pas exclure un intérêt pour les personnes qui recherchent un emploi. Quand les entreprises sont en manque de main d’œuvre, c’est un argument.»
Pour Raymond Bassin, conseiller synodal romand, l’Eglise peut jouer un rôle moteur dans ce projet: «Aujourd’hui, toutes les initiatives qui visent à humaniser la société doivent être soutenues par les Eglises.»
La tâche s’annonce complexe. Il est prévu de s’assurer la collaboration d’experts externes. Mais qui va fixer les fameux critères sociaux? «C’est la mission du groupe de travail qui va maintenant plancher sur le projet», précise Raymond Bassin.
Contre toute attente, les représentant du Jura bernois ont été les seuls à voter contre ce projet de label. «Pour avoir une chance de succès, un projet de label doit se lancer au minimum au niveau suisse, avec une dimension œcuménique», lance le pasteur Philippe Kneubühler de St-Imier. Raymond Bassin rappelle que l’Eglise réformée Berne-Jura est tout de même la plus grande Eglise de Suisse: «C’est une occasion de lancer une initiative originale et de susciter des collaborations avec ceux qui se préoccupent aussi de ces problèmes». Le syndicat FTMH, qui réfléchit également à ces questions, a déjà manifesté son intérêt.
Le label social permettrait de distinguer les entreprises qui prennent leurs responsabilités sociales et encouragerait les autres à s’engager dans cette voie. L’expérience des labels existants (Max Havelaar, Minergie) montre que les clients sont disposés à payer légèrement plus cher pour des services qui respectent des critères éthiques. Paul Kaltenrieder veut croire que les entreprises réagiront positivement à de telles impulsions. Certaines sont même prêtes à y voir un créneau.
Olivier Kubli, secrétaire général de la Chambre d’économie publique Bienne-Seeland, nuance: «L’introduction d’un label n’est qu’une question de bonne volonté. Pour se faire expertiser, les entreprises doivent investir du temps et de l’argent». Et de rappeler qu’un label doit être connu pour avoir un réel impact de promotion: «Il faut également promouvoir le label auprès du grand public afin qu'il devienne un argument de marketing». Les grandes sociétés qui exportent jusqu’aux antipodes auront évidemment plus de mal à y être sensibles. «Mais on ne peut pas exclure un intérêt pour les personnes qui recherchent un emploi. Quand les entreprises sont en manque de main d’œuvre, c’est un argument.»
Pour Raymond Bassin, conseiller synodal romand, l’Eglise peut jouer un rôle moteur dans ce projet: «Aujourd’hui, toutes les initiatives qui visent à humaniser la société doivent être soutenues par les Eglises.»
La tâche s’annonce complexe. Il est prévu de s’assurer la collaboration d’experts externes. Mais qui va fixer les fameux critères sociaux? «C’est la mission du groupe de travail qui va maintenant plancher sur le projet», précise Raymond Bassin.
Contre toute attente, les représentant du Jura bernois ont été les seuls à voter contre ce projet de label. «Pour avoir une chance de succès, un projet de label doit se lancer au minimum au niveau suisse, avec une dimension œcuménique», lance le pasteur Philippe Kneubühler de St-Imier. Raymond Bassin rappelle que l’Eglise réformée Berne-Jura est tout de même la plus grande Eglise de Suisse: «C’est une occasion de lancer une initiative originale et de susciter des collaborations avec ceux qui se préoccupent aussi de ces problèmes». Le syndicat FTMH, qui réfléchit également à ces questions, a déjà manifesté son intérêt.