Pour ses dix ans, le festival de la BD de Genève sort de l'ombre
Organisé par un groupe de bénévoles des Unions Chrétiennes de Genève (UCG), le festival existe depuis 1990. Il n’a pas eu lieu l’an dernier, ce qui a donné aux organisateurs l’occasion de repenser entièrement le concept pour lui donner un nouveau souffle. Cette année, il bénéficie du soutien professionnel de Marc Voltenauer, directeur des UCG: «Nous voulons faire de ce festival un événement à Genève. On ne veut pas encore concurrencer Sierre, mais on tient à se faire connaître. Un gros effort a été consenti pour la publicité et l’information. Désormais, le festival est géré de manière plus professionnelle: un comité de six personnes travaille tout au long de l’année sur le projet. Il est aidé par une cinquantaine de bénévoles pendant les trois jours de la manifestation.
Certains auteurs et dessinateurs connus viendront dédicacer leurs albums, tels Weinberg ou Patrick Nordmann, qui a signé le scénario de dernier Lucky Luke. Les dessinateurs de presse seront représentés par Burki et Barrigue.
«On a aussi donné une place aux dessinateurs de BD alternative. C’est toujours un avantage d’avoir des têtes d’affiche, mais cette manifestation a aussi pour but de permettre à ceux qui ne sont pas connus de venir présenter leur travail», explique encore l'organisateur. Ce festival est sans doute une excellente occasion de rencontrer de futures stars du neuvième art. Après tout, Zep a fait partie autrefois de ces talents anonymes. Il a même dessiné l’une des affichettes du festival, quelques années avant que son Titeuf ne rencontre le succès que l'on sait.
«Le but est d’organiser un événement familial, ouvert à tous. Les bédéphiles y trouveront leur compte, mais on tient à ce que le festival reste accessible à un très large public. C’est aussi dans cet esprit que nous avons tenu à ce que l’entrée soit gratuite», précise Marc Voltenauer.D
§Des BD sur l'intégrationL’identité chrétienne sur laquelle se fondent toutes les activités organisées par les UCG contribue à faire du festival un rendez-vous particulier: «Nous proposons des expositions sur des thèmes qui nous tiennent à coeur», précise le jeune directeur. «Cette année, nous organisons une exposition en collaboration avec la Bibliothèque interculturelle de la Croix Rouge, qui porte sur les moyens qu’offre la BD pour aider à l'intégration. Nous avons travaillé avec des enfants d’Equateur. Ils ont créé certaines bandes dessinées et en ont réuni d’autres afin de présenter la réalité qu’ils vivent dans leur pays.»
Le festival investira le bâtiment des Unions chrétiennes, la Maison de la Réformation, le Centre protestant de la Jonction et débordera largement à l’extérieur. A tel point que la rue Gourgas sera fermée pour l’occasion.