Berne: des aumôniers vont épauler les chefs d'entreprise
27 septembre 2000
L'Eglise réformée du canton de Berne va prêter main forte aux patrons de petites et moyennes entreprises (PME)
A la demande pressente de l'Association bernoise des arts et métiers, elle a mis sur pied un projet destiné à soutenir moralement les petits entrepreneurs qui, dans un contexte de compétitivité accrue, sacrifient souvent leur vie privée à leurs affaires et, se sentant acculés, entrent parfois dans une secte. Des aumôniers se mettront à leur écoute et tenteront d'alléger, par le dialogue, le poids des problèmes personnels et familiaux.Véritable homme orchestre qui doit mener de front finances, marketing, gestion du personnel et innovation technologique, le petit entrepreneur se trouve à présent confronté à la forte concurrence résultant de la dérégulation des marchés. Conséquence: la très sérieuse Association bernoise des arts et métiers (ABAM) rapporte que nombre de petits entrepreneurs souffrent d'intense surmenage, quand ils ne sacrifient pas leur vie privée à leurs affaires ou entrent dans une secte. La situation est suffisamment inquiétante pour que l'ABAM demande de l'aide à l'Eglise réformée. Un projet est né, placé sous la direction de Lukas Schwyn, chef du secteur Ethique économique de l'Eglise réformée Berne-Jura. "Je suis heureux de soutenir les PME qui forment la colonne vertébrale de l'économie. Pendant les années de récession, ce sont elles qui ont réussi à créer des emplois alors que les grandes entreprises licenciaient".
§S'ouvrir aux émotionsConcrètement, six à huit "aumôniers pour cadres" seront engagés d'ici la fin de l'année. Dans leur nouvelle fonction, ces théologiens, expérimentés dans le domaine de la formation et de l'enseignement, animeront des groupes au sein desquels les participants pourront évoquer leurs problèmes personnel et émotionnel. Ils s'attacheront à créer un climat convivial et une solidarité incitant les participants à parler librement, tant il est vrai que les chefs d'entreprise n'ont pas l'habitude d'exprimer leurs émotions en public. "Ils parlent rarement de leurs sentiments, note Lukas Schwyn, qui a déjà animé des groupes de ce type. Mais le débat peut aussi porter sur le sens de la vie, car à un moment donné de leur carrière, ils ont besoin d'autres valeurs que le travail auquel il consacre l'essentiel de leur temps".
La composition des groupes constitue un autre point sensible. "Il faudra mettre en présence des gens de provenance et de profession différentes", estime Lukas Schwyn, afin d'éviter que des patrons d'entreprises concurrentes ou habitant le même village se retrouvent face à face, ce qui risquerait d'alimenter des rumeurs de faiblesse et d'incapacité.
§Nouveaux indépendantsAprès une phase pilote au printemps 2001, le projet prendra définitivement son envol avec l'appui de l'Association bernoise des arts et métiers qui le fera connaître auprès de ses membres. Pour atteindre pleinement ses objectifs, Lukas Schwyn espère également toucher les nouveaux indépendants, qui, après un chômage de longue durée, ont préféré fonder leur propre entreprise plutôt que de s'acharner à retrouver un emploi salarié: "Ils se trouvent dans une situation extrêmement précaire. Le revenu des indépendants a chuté de 22% en 1999! C'est la plus forte baisse de revenus, plus forte encore que pour les gens sans formation".
§RapprochementsCette aide concrète offerte aux quelque 60'000 PME du canton de Berne traduit l'envie de l'Eglise réformée de se rapprocher du monde de l'entreprise privée. Présente à la foire de l'économie qui s'est tenue fin septembre à Berne, elle entend changer son image de donneuse de leçons sur les méfaits de la globalisation et du profit: "Nous devons davantage dialoguer, car non seulement l'Eglise a des activités économiques, mais l'économie s'est appropriée des formes d'expression religieuse afin de créer des objets culte".
§S'ouvrir aux émotionsConcrètement, six à huit "aumôniers pour cadres" seront engagés d'ici la fin de l'année. Dans leur nouvelle fonction, ces théologiens, expérimentés dans le domaine de la formation et de l'enseignement, animeront des groupes au sein desquels les participants pourront évoquer leurs problèmes personnel et émotionnel. Ils s'attacheront à créer un climat convivial et une solidarité incitant les participants à parler librement, tant il est vrai que les chefs d'entreprise n'ont pas l'habitude d'exprimer leurs émotions en public. "Ils parlent rarement de leurs sentiments, note Lukas Schwyn, qui a déjà animé des groupes de ce type. Mais le débat peut aussi porter sur le sens de la vie, car à un moment donné de leur carrière, ils ont besoin d'autres valeurs que le travail auquel il consacre l'essentiel de leur temps".
La composition des groupes constitue un autre point sensible. "Il faudra mettre en présence des gens de provenance et de profession différentes", estime Lukas Schwyn, afin d'éviter que des patrons d'entreprises concurrentes ou habitant le même village se retrouvent face à face, ce qui risquerait d'alimenter des rumeurs de faiblesse et d'incapacité.
§Nouveaux indépendantsAprès une phase pilote au printemps 2001, le projet prendra définitivement son envol avec l'appui de l'Association bernoise des arts et métiers qui le fera connaître auprès de ses membres. Pour atteindre pleinement ses objectifs, Lukas Schwyn espère également toucher les nouveaux indépendants, qui, après un chômage de longue durée, ont préféré fonder leur propre entreprise plutôt que de s'acharner à retrouver un emploi salarié: "Ils se trouvent dans une situation extrêmement précaire. Le revenu des indépendants a chuté de 22% en 1999! C'est la plus forte baisse de revenus, plus forte encore que pour les gens sans formation".
§RapprochementsCette aide concrète offerte aux quelque 60'000 PME du canton de Berne traduit l'envie de l'Eglise réformée de se rapprocher du monde de l'entreprise privée. Présente à la foire de l'économie qui s'est tenue fin septembre à Berne, elle entend changer son image de donneuse de leçons sur les méfaits de la globalisation et du profit: "Nous devons davantage dialoguer, car non seulement l'Eglise a des activités économiques, mais l'économie s'est appropriée des formes d'expression religieuse afin de créer des objets culte".