Prêtres polonais: train de vie scandaleusement privilégié
27 octobre 2000
Une revue catholique romaine vient de publier les conclusions d'une enquête réalisée auprès d'anciens prêtres polonais qui montrent le décalage entre la vie aisée des prêtres et la dure réalité quotidienne de leurs paroissiens
Ce sondage effectué auprès de 319 anciens prêtres, publié dans la dernière édition du mensuel jésuite Przeglad Powszechny, montre que trois quarts des prêtres interrogés estiment que "la pauvreté" est une "condition nécessaire de la vie d'un prêtre", mais curieusement trois quarts des prêtres ont également dit que la prêtrise permet une vie "plus aisée matériellement" que d'autres groupes de professions. La plupart des prêtres soulignent que la prêtrise offre la possibilité "d'acquérir rapidement et systématiquement des biens matériels" et d'avoir "un niveau de vie confortable, parfois luxueux".
"Pour la plupart des prêtres, le manquement au principe de la pauvreté est directement lié à une crise des vocations, puisque ceci s'exprime par une attirance pour l'argent et les biens matériels. Un grand nombre de prêtres découvrant tardivement les attraits que procurent les voitures, les comptes bancaires, les ordinateurs, la bonne chère et l'alcool, ont éprouvé le désir d'avoir une vie confortable et sans soucis, avec de jolies femmes. Le poids du célibat et de la solitude que leur imposait la prêtrise a commencé à leur peser", a expliqué le sociologue chargé de l'enquête.
Environ 52 % des anciens prêtres ont déclaré avoir possédé de "gros, voire d'énormes" comptes d'épargne, 93 % des ordinateurs. Deux tiers ont eu des voitures, la plupart importées de l'étranger, et 73 % ont voyagé à l'étranger au moins deux fois par an.
La moitié d'entre eux ont reconnu avoir consacré leurs avoirs à des buts privés, 13,6 % les ont utilisés pour "le bien des autres", et 17,4 % pour leur paroisse ou des ordres religieux.