Lancement de La décennie "Vaincre la violence" à Berlin:Konrad Raiser plaide pour un pacifisme responsable
24 janvier 2001
Le 4 février,le Conseil œcuménique des Eglises lancera à Berlin la "Décennie vaincre la violence"
Il espère convaincre les quelque 340 Eglises orthodoxes et protestantes membres du COE, de faire leur l'enseignement évangélique sur la non-violence. Konrad Raiser, son secrétaire général, voit dans cette décennie l'occasion d'un travail théologique et spirituel profond. pour lutter contre le mal qui gangrène les fondements mêmes des sociétés africaine, américaine ou européenne. Face à face avec Konrad Raiser."L'engagement pour la non-violence doit passer de la périphérie au centre des préoccupations et de l'action des Eglises." Konrad Raiser, le secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), parle clair. Il souhaite que les dix ans qui viennent permettent aux quelque 340 Eglises orthodoxes et protestantes, membres du COE à Genève, d'opérer un changement profond de perspectives. Dimanche prochain (4 février) à Berlin, il lancera la "Décennie vaincre la violence". Après la "Décennie des Eglises solidaires des femmes", les années 2001 à 2010 verront le COE "promouvoir une véritable culture de la paix".
§Surmonter le cycle infernal de la haine"Partout dans le monde, la violence est devenue une réalité quotidienne qui génère beaucoup d'angoisse". Elle est même, pour le secrétaire général du COE, la menace la plus grande qui pèse sur la cohésion de nos sociétés. Depuis la chute du Mur de Berlin, la nature des conflits a changé. Ils ne suivent plus la logique des guerres traditionnelles entre Etats. Que ce soit dans les Balkans ou en Afrique, les conflits entraînent un effondrement total de l'ordre social. "Dans un tel contexte, plaide Konrad Raiser, il faut trouver d'autres moyens de résoudre les conflits que la violence". "Les Eglises sont porteuses d'un message de réconciliation qui, rappelle le secrétaire général du COE, propose de surmonter le cycle infernal de la haine par le pardon."
Pour promouvoir cette culture de la paix, le COE envisage d'abord une nouvelle approche des textes bibliques en relation avec la gestion de la violence. Tout comme la théologie féministe a permis un nouveau regard sur le rôle fondamental des femmes dans l'Eglise primitive, la réflexion sur la non-violence devrait susciter une nouvelle perception des grands classiques du Nouveau Testament, comme le Sermon sur la montagne.
§L'exemple des Mennonites et des QuakersPendant cette décennie, Konrad Raiser espère aussi que toutes les Eglises vont découvrir la richesse spirituelle de traditions chrétiennes minoritaires, qui ont fait de la non-violence le cœur de leur engagement. "Mennonites et Quakers ont dans ce domaine beaucoup à apprendre à un protestantisme souvent marqué par une tradition rationaliste". Il est ainsi urgent pour le secrétaire général du COE de s'inspirer de la tradition quaker pour redécouvrir la valeur du silence. "Un silence intérieur pour mettre au calme toutes les forces antagonistes qui s'affrontent en nous, un silence intérieur pour mieux entendre aussi l'appel de l'Evangile et la voix de Dieu."
Dans le fond, il s'agit pour le COE de susciter une sorte de conversion des cœurs afin que l'on cesse de penser les divergences en terme d'oppositions contradictoires avec un vainqueur et un vaincu. Et là les techniques non violentes de médiation ou de résolution de conflits sont une ressource importante "pour trouver une gestion des rivalités où les deux contradicteurs ont l'impression de gagner quelque chose et non un seul".
§Quitter la "guerre juste" pour la "paix juste"Sur le plan international, cette décennie de lutte contre la violence devrait pousser le COE à afficher de manière plus marquée "un pacifisme de responsabilité". Pour Konrad Raiser, les Eglises tant protestantes que catholique ont trop longtemps vu dans la notion de "guerre juste" une manière de justifier un conflit qui semblait insoluble. "Dans ce domaine, la position des Eglises doit changer", martèle le pasteur Raiser. Il espère que la décennie de lutte contre la violence apportera plus de conviction et un sentiment d'urgence dans ce changement de perspective. "Pendant ces dix ans, nous devrions parvenir à abolir la reconnaissance de la guerre comme une institution légitime et à affirmer une conception développée de la paix juste".
Par rapport au droit d'ingérence,le COE va maintenir une position restrictive. "Tous les exemples récents nous poussent à rester extrêmement réservés en la matière", commente Konrad Raiser. Selon lui, chaque intervention militaire est toujours entachée de risques de violations des droits humains. "Il faut éviter à tout prix que l'utilisation des armes devienne une méthode acceptable pour promouvoir le respect des droits de l'homme." Les stratégies policières mises en place lors de prise d'otages devraient trouver de nouveaux champs d'application dans les conflits civils et internationaux.
§Surmonter le cycle infernal de la haine"Partout dans le monde, la violence est devenue une réalité quotidienne qui génère beaucoup d'angoisse". Elle est même, pour le secrétaire général du COE, la menace la plus grande qui pèse sur la cohésion de nos sociétés. Depuis la chute du Mur de Berlin, la nature des conflits a changé. Ils ne suivent plus la logique des guerres traditionnelles entre Etats. Que ce soit dans les Balkans ou en Afrique, les conflits entraînent un effondrement total de l'ordre social. "Dans un tel contexte, plaide Konrad Raiser, il faut trouver d'autres moyens de résoudre les conflits que la violence". "Les Eglises sont porteuses d'un message de réconciliation qui, rappelle le secrétaire général du COE, propose de surmonter le cycle infernal de la haine par le pardon."
Pour promouvoir cette culture de la paix, le COE envisage d'abord une nouvelle approche des textes bibliques en relation avec la gestion de la violence. Tout comme la théologie féministe a permis un nouveau regard sur le rôle fondamental des femmes dans l'Eglise primitive, la réflexion sur la non-violence devrait susciter une nouvelle perception des grands classiques du Nouveau Testament, comme le Sermon sur la montagne.
§L'exemple des Mennonites et des QuakersPendant cette décennie, Konrad Raiser espère aussi que toutes les Eglises vont découvrir la richesse spirituelle de traditions chrétiennes minoritaires, qui ont fait de la non-violence le cœur de leur engagement. "Mennonites et Quakers ont dans ce domaine beaucoup à apprendre à un protestantisme souvent marqué par une tradition rationaliste". Il est ainsi urgent pour le secrétaire général du COE de s'inspirer de la tradition quaker pour redécouvrir la valeur du silence. "Un silence intérieur pour mettre au calme toutes les forces antagonistes qui s'affrontent en nous, un silence intérieur pour mieux entendre aussi l'appel de l'Evangile et la voix de Dieu."
Dans le fond, il s'agit pour le COE de susciter une sorte de conversion des cœurs afin que l'on cesse de penser les divergences en terme d'oppositions contradictoires avec un vainqueur et un vaincu. Et là les techniques non violentes de médiation ou de résolution de conflits sont une ressource importante "pour trouver une gestion des rivalités où les deux contradicteurs ont l'impression de gagner quelque chose et non un seul".
§Quitter la "guerre juste" pour la "paix juste"Sur le plan international, cette décennie de lutte contre la violence devrait pousser le COE à afficher de manière plus marquée "un pacifisme de responsabilité". Pour Konrad Raiser, les Eglises tant protestantes que catholique ont trop longtemps vu dans la notion de "guerre juste" une manière de justifier un conflit qui semblait insoluble. "Dans ce domaine, la position des Eglises doit changer", martèle le pasteur Raiser. Il espère que la décennie de lutte contre la violence apportera plus de conviction et un sentiment d'urgence dans ce changement de perspective. "Pendant ces dix ans, nous devrions parvenir à abolir la reconnaissance de la guerre comme une institution légitime et à affirmer une conception développée de la paix juste".
Par rapport au droit d'ingérence,le COE va maintenir une position restrictive. "Tous les exemples récents nous poussent à rester extrêmement réservés en la matière", commente Konrad Raiser. Selon lui, chaque intervention militaire est toujours entachée de risques de violations des droits humains. "Il faut éviter à tout prix que l'utilisation des armes devienne une méthode acceptable pour promouvoir le respect des droits de l'homme." Les stratégies policières mises en place lors de prise d'otages devraient trouver de nouveaux champs d'application dans les conflits civils et internationaux.