L’économiste sud-africain Neville Gabriel de passage en Suisse :De nouvelles stratégies pour obtenir des réparations
19 mars 2001
« Pas question de baisser les bras ! » déclare l’économiste sud-africain Neville Gabriel, ancien coordinateur de la campagne internationale "Jubilé -Afrique du Sud" pour l’annulation des dettes héritées de l’apartheid, face au refus de dialoguer des milieux économiques suisses compromis avec les autorités de Pretoria
De passage en Suisse cette semaine pour donner une série de conférences, Neville Gabriel annonce que les responsables de la Campagne vont déposer des plaintes légales contre les entreprises privées qui ont profité du système de ségrégation de Pretoria.
Loin de les décourager, les fins de non-recevoir des entreprises suisses à la suite de la demande de réparations ont poussé les responsables de la Campagne pour l’annulation des dettes en Afrique australe, à donner de nouveaux développements à leur action. Ils constituent actuellement des dossiers en vue de déposer des plaintes légales contre les entreprises privées qui ont largement profité du système de l’apartheid. Certaines d’entre elles sont accusées de s’être approprié des terres, d’avoir déplacé et contraint des populations au travail forcé. Dans le collimateur des responsables de la Campagne Jubilé 2000 Afrique du Sud, une dizaine d’entreprises, membres de l’Association Suisse - Afrique du Sud, dont Eternit, Everite Holding SA, Vanadium Technologies, ainsi que les banques suisses, l’UBS en tête, héritière de deux banques qui ont entretenu des relations financières fructueuses durant les dernières années du régime d’apartheid, et le Crédit Suisse.
§Intervention à l’ONULa Campagne pour l’annulation des dettes et les réparations va tout mettre en œuvre pour que la question des réparations figure à l’ordre du jour de la Conférence sur le racisme de l’ONU qui aura lieu au début de septembre à Durban, en Afrique du Sud, en dépit du refus d’un certain nombre de pays de la voir agendée». Cette demande d’intervention dans le cadre de l’ONU bénéficie de l’appui du Conseil œcuménique des Eglises.
Neville Gabriel précise qu’une demande de réparations a été adressée en 1999 à Madame Dreifuss, alors présidente de la Confédération, pour annuler ce qu’en Afrique du Sud on appelle « la dette odieuse ». Il fut répondu aux signataires de la lettre que « les résultats de l’économie de l’Afrique du Sud sont toutefois tels que ce pays ne remplit pas les critères qui l’autoriseraient à bénéficier d’une remise de sa dette. »
§Ecart catastrophique entre pauvres et richesL’argument révolte Neville Gabriel qui rappelle que les critères très techniques retenus par la Banque Mondiale relèvent de la macro-économie, se basant sur le revenu par habitant, et ne tiennent absolument pas compte de l’écart social catastrophique – le plus important au monde - entre pauvres et riches. « La pauvreté en Afrique du Sud est pire qu’au Mozambique ou au Congo, affirme-t-il, la dette extérieure qui pèse sur tout le pays met les plus pauvres, qui représentent une majorité, à genoux. « Les victimes ne doivent pas payer deux fois le prix de l’apartheid ! s’exclame-t-il, cette dette est illégitime ! »
Le Conseil fédéral a lancé un programme national de recherche sur les relations entre la Suisse et l’Afrique du Sud pendant la période de l’apartheid. Ses conclusions sont attendues avec impatience en Afrique du Sud. Neville Gabriel, pour sa part, souhaite que le gouvernement suisse mette en place des conditions-cadres pour pouvoir exercer une pression sur l’économie privée afin qu’elle accepte d’entamer le dialogue au sujet des réparations demandées par l’Afrique du Sud.
Loin de les décourager, les fins de non-recevoir des entreprises suisses à la suite de la demande de réparations ont poussé les responsables de la Campagne pour l’annulation des dettes en Afrique australe, à donner de nouveaux développements à leur action. Ils constituent actuellement des dossiers en vue de déposer des plaintes légales contre les entreprises privées qui ont largement profité du système de l’apartheid. Certaines d’entre elles sont accusées de s’être approprié des terres, d’avoir déplacé et contraint des populations au travail forcé. Dans le collimateur des responsables de la Campagne Jubilé 2000 Afrique du Sud, une dizaine d’entreprises, membres de l’Association Suisse - Afrique du Sud, dont Eternit, Everite Holding SA, Vanadium Technologies, ainsi que les banques suisses, l’UBS en tête, héritière de deux banques qui ont entretenu des relations financières fructueuses durant les dernières années du régime d’apartheid, et le Crédit Suisse.
§Intervention à l’ONULa Campagne pour l’annulation des dettes et les réparations va tout mettre en œuvre pour que la question des réparations figure à l’ordre du jour de la Conférence sur le racisme de l’ONU qui aura lieu au début de septembre à Durban, en Afrique du Sud, en dépit du refus d’un certain nombre de pays de la voir agendée». Cette demande d’intervention dans le cadre de l’ONU bénéficie de l’appui du Conseil œcuménique des Eglises.
Neville Gabriel précise qu’une demande de réparations a été adressée en 1999 à Madame Dreifuss, alors présidente de la Confédération, pour annuler ce qu’en Afrique du Sud on appelle « la dette odieuse ». Il fut répondu aux signataires de la lettre que « les résultats de l’économie de l’Afrique du Sud sont toutefois tels que ce pays ne remplit pas les critères qui l’autoriseraient à bénéficier d’une remise de sa dette. »
§Ecart catastrophique entre pauvres et richesL’argument révolte Neville Gabriel qui rappelle que les critères très techniques retenus par la Banque Mondiale relèvent de la macro-économie, se basant sur le revenu par habitant, et ne tiennent absolument pas compte de l’écart social catastrophique – le plus important au monde - entre pauvres et riches. « La pauvreté en Afrique du Sud est pire qu’au Mozambique ou au Congo, affirme-t-il, la dette extérieure qui pèse sur tout le pays met les plus pauvres, qui représentent une majorité, à genoux. « Les victimes ne doivent pas payer deux fois le prix de l’apartheid ! s’exclame-t-il, cette dette est illégitime ! »
Le Conseil fédéral a lancé un programme national de recherche sur les relations entre la Suisse et l’Afrique du Sud pendant la période de l’apartheid. Ses conclusions sont attendues avec impatience en Afrique du Sud. Neville Gabriel, pour sa part, souhaite que le gouvernement suisse mette en place des conditions-cadres pour pouvoir exercer une pression sur l’économie privée afin qu’elle accepte d’entamer le dialogue au sujet des réparations demandées par l’Afrique du Sud.