Non à l’abrogation de l’article sur les évêchés :Des protestants protestent et crient casse-cou
7 mai 2001
Des protestants s’élèvent contre la suppression de l’article sur les évêchés
Pour eux, renoncer à la compétence de la Confédération en matière de religion, c’est reconnaître le statut de supériorité du Vatican sur l’Etat mais aussi ouvrir la brèche aux extrémistes. Regroupés dans le Comité Conscience et Libertés, ces protestants remuants s’attachent à prouver que la votation n’est pas aussi anodine qu’on voudrait le faire croire et crient casse-cou :«L’indifférence profite toujours aux extrémismes». Leur voix tranche avec le discours modéré de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS).
§(Voir aussi le point de vue de Ruth Metzler, ci-après)« La suppression de l’alinéa 3 de l’article 72 de la Constitution fédérale n’est pas aussi anodine que Ruth Metzler et la Conférence des évêques suisses voudraient nous le faire croire, avertit d’emblée Frédéric Amsler, théologien genevois, membre de l’Action protestante pour le maintien de la paix confessionnelle (APMPC). Laisser tomber cet article veut dire renoncer à la compétence de la Confédération en matière de religion. C’est ouvrir la brèche à des religions ou des communautés religieuses qui s’estiment au-dessus des Etats. Il s’agit d’un acte politique qui a de sérieuses conséquences, et pas d'une simple radiation d’un article que l’Eglise catholique romaine estime discriminatoire à son égard ».
§Article euro-compatibleLe ton est donné. Le Comité « Conscience et libertés» qui s’est constitué en décembre dernier à la suite de la décision des Chambres de supprimer la disposition constitutionnelle qui soumet la création de tout évêché à l’approbation du Conseil fédéral, estime que l’article actuel ne porte pas atteinte à la liberté de croyance, ni ne viole aucune convention internationale. Il n’a pas non plus empêché la création d’évêchés : pour preuve la création en 1876 de l’évêché de Suisse de l’Eglise catholique chrétienne, la nomination en 1900 d’un évêque par l’Eglise évangélique méthodiste, et en 1968 la création de l’évêché de Lugano par l’Eglise catholique romaine.
§Entente œcuméniqueLes opposants à l’abrogation de l’alinéa 3 de l’article 72 estiment que celui-ci n’empêche pas le développement des relations œcuméniques. Frédéric Amsler rappelle que la Constitution garantit la liberté de conscience et de croyance, ce qui a permis de à la Suisse d’attirer de nombreuses institutions, notamment le Conseil Œcuménique des Eglises (COE) qui s’est installé à Genève.
« C’est grâce à cet article que l’œcuménisme a pu progresser et que les protestants ne se sont plus sentis menacés,» précise le théologien genevois qui enseigne le Nouveau Testament aux Universités de Genève et Lausanne. Frédéric Amsler s’en prend à ce qu’il nomme l’absolutisme du Vatican, à sa souveraineté supra-nationale, qui place le Saint-Siège au-dessus des pouvoirs politiques et administratifs, mais aussi à sa primauté par rapport aux autres Eglises. »
« Eriger un évêché relève du droit collectif, ça n’est en aucun cas une affaire interne, affirme Frédéric Amsler, un évêché s’accapare le nom d’une ville ou d’un lieu porteur d'une histoire. Or, on ne peut pas confisquer ou détourner cette histoire ! ».
§Dangereux vide juridiquePour les opposants dont Nicole Fatio, ancienne présidente de l'Eglise protestante de Genève, connue pour son engagement oecuménique, dire oui à l’abrogation de l’article, c’est reconnaître le statut de supériorité de l’Eglise catholique romaine. C’est ouvrir la brèche à d’autres religions qui s’estiment au-dessus des Etats. « Le vide juridique profite aux extrémistes et la suppression de la disposition constitutionnelle pourrait générer dans l’avenir des situations explosives » s’accordent à dire les opposants.
Un article sur les religions ne ferait-il pas mieux l’affaire ? Frédéric Amsler se montre sceptique. « Quel politicien montera au créneau pour défendre un tel article ? Si aujourd’hui les Eglises se taisent sur les questions religieuses, si les politiques s’en lavent les mains, qui s’en souciera demain ? ».
Si l’article devait être supprimé, sans texte de remplacement le 10 juin prochain, le Comiténe baissera pas les bras et promet de lancer une initiative pour la rupture des liens diplomatiques entre la Suisse et le Vatican.
§(Voir aussi le point de vue de Ruth Metzler, ci-après)« La suppression de l’alinéa 3 de l’article 72 de la Constitution fédérale n’est pas aussi anodine que Ruth Metzler et la Conférence des évêques suisses voudraient nous le faire croire, avertit d’emblée Frédéric Amsler, théologien genevois, membre de l’Action protestante pour le maintien de la paix confessionnelle (APMPC). Laisser tomber cet article veut dire renoncer à la compétence de la Confédération en matière de religion. C’est ouvrir la brèche à des religions ou des communautés religieuses qui s’estiment au-dessus des Etats. Il s’agit d’un acte politique qui a de sérieuses conséquences, et pas d'une simple radiation d’un article que l’Eglise catholique romaine estime discriminatoire à son égard ».
§Article euro-compatibleLe ton est donné. Le Comité « Conscience et libertés» qui s’est constitué en décembre dernier à la suite de la décision des Chambres de supprimer la disposition constitutionnelle qui soumet la création de tout évêché à l’approbation du Conseil fédéral, estime que l’article actuel ne porte pas atteinte à la liberté de croyance, ni ne viole aucune convention internationale. Il n’a pas non plus empêché la création d’évêchés : pour preuve la création en 1876 de l’évêché de Suisse de l’Eglise catholique chrétienne, la nomination en 1900 d’un évêque par l’Eglise évangélique méthodiste, et en 1968 la création de l’évêché de Lugano par l’Eglise catholique romaine.
§Entente œcuméniqueLes opposants à l’abrogation de l’alinéa 3 de l’article 72 estiment que celui-ci n’empêche pas le développement des relations œcuméniques. Frédéric Amsler rappelle que la Constitution garantit la liberté de conscience et de croyance, ce qui a permis de à la Suisse d’attirer de nombreuses institutions, notamment le Conseil Œcuménique des Eglises (COE) qui s’est installé à Genève.
« C’est grâce à cet article que l’œcuménisme a pu progresser et que les protestants ne se sont plus sentis menacés,» précise le théologien genevois qui enseigne le Nouveau Testament aux Universités de Genève et Lausanne. Frédéric Amsler s’en prend à ce qu’il nomme l’absolutisme du Vatican, à sa souveraineté supra-nationale, qui place le Saint-Siège au-dessus des pouvoirs politiques et administratifs, mais aussi à sa primauté par rapport aux autres Eglises. »
« Eriger un évêché relève du droit collectif, ça n’est en aucun cas une affaire interne, affirme Frédéric Amsler, un évêché s’accapare le nom d’une ville ou d’un lieu porteur d'une histoire. Or, on ne peut pas confisquer ou détourner cette histoire ! ».
§Dangereux vide juridiquePour les opposants dont Nicole Fatio, ancienne présidente de l'Eglise protestante de Genève, connue pour son engagement oecuménique, dire oui à l’abrogation de l’article, c’est reconnaître le statut de supériorité de l’Eglise catholique romaine. C’est ouvrir la brèche à d’autres religions qui s’estiment au-dessus des Etats. « Le vide juridique profite aux extrémistes et la suppression de la disposition constitutionnelle pourrait générer dans l’avenir des situations explosives » s’accordent à dire les opposants.
Un article sur les religions ne ferait-il pas mieux l’affaire ? Frédéric Amsler se montre sceptique. « Quel politicien montera au créneau pour défendre un tel article ? Si aujourd’hui les Eglises se taisent sur les questions religieuses, si les politiques s’en lavent les mains, qui s’en souciera demain ? ».
Si l’article devait être supprimé, sans texte de remplacement le 10 juin prochain, le Comiténe baissera pas les bras et promet de lancer une initiative pour la rupture des liens diplomatiques entre la Suisse et le Vatican.