Femmes catholiques et catholiques chrétiens : "Pas question de brader l'article sur les évêchés"
10 mai 2001
La non transparence des procédures de nomination des évêques dans l’Eglise catholique romaine a poussé la Ligue suisse des femmes catholiques à se prononcer contre l’abrogation de l’article constitutionnel sur les évêchés
Une décision prise sans gaieté de cœur. De son côté, la section genevoise de L’Eglise catholique chrétienne de Suisse votera également non à l'abrogation de l’article actuel, qui a garanti la paix confessionnelle pendant 125 ans. Et précise qu’il ne faut pas voir dans ce "non" un règlement de compte avec les catholiques romains.C’est sans gaieté de cœur que le la Ligue suisse des femmes catholiques s’est prononcée contre l’abrogation de l’alinéa 2 de l’article constitutionnel sur les évêchés. Par ce non frondeur, en total désaccord avec la position de la Conférence suisse des Evêques qui a appelé à rayer l’article de la Constitution, elle se montre critique envers sa hiérarchie et ses prises de position tranchée. La Ligue suisse des femmes veut garder l’article constitutionnel en vigueur. «Vu la situation actuelle qui permet au Saint-Siège de nommer des évêques qui ne sont pas forcément en adéquation avec la communauté de base de l’Eglise dont ils devront être les animateurs, nous pensons qu’il est préférable de maintenir cet article, en attendant un nouvel article qui corresponde mieux à la situation actuelle, explique Caroline Meier, vice-présidente de la Ligue. Elle tient à préciser que les femmes catholiques considèrent effectivement que l’alinéa 2 du fameux article est discriminatoire mais estiment qu’il ne porte pas atteinte ni à la liberté de croyance, ni au droit public international en général, et qu’il a parfaitement garanti jusqu’ici la paix religieuse.
La Ligue tient avant tout à obtenir la participation des fidèles à l’élection des évêques et souhaite que les cantons et la Confédération négocient avec le Saint-Siège des règles sur la participation de la base à l’élection des évêques.
§L'ordination des femmesLa question de l’égalité des droits entre hommes et femmes a pesé de tout son poids dans cette décision: Tant que l’égalité ne sera pas garantie, elle tient à garder l’article constitutionnel actuel qui permet à l’Etat de conserver un moyen de négociation. La Ligue appelle de ses vœux des évêchés qui reconnaissent l’ordination des femmes et revoient tous leurs ministères dans une perspective d’égalité. « Quand de bons concordats auront été mis sur pied, garantissant notamment l’égalité hommes-femmes dans tous les ministères, résume Maryse Durrer, seule Romande de la Ligue suisse des femmes catholiques, nous pourrons dire oui avec joie à l’abrogation de l’article constitutionnel sur les évêchés! ». Pour sa part, elle ne cache pas qu'elle se sent tiraillée par ce non dérangeant.
Dabns un non de solidarité à la Ligue suisse des femmes catholiques, l'Oekumenische Frauen Bewegung de Zurich votera également non à l'abrogation.
§Le non de l’Eglise catholique chrétienne de GenèveDe son côté, la section genevoise de l’Eglise catholique chrétienne de Suisse, qui est parmi les membres fondateurs du Conseil Œcuménique des Eglises(COE), appelle aussi à voter non. Après s’être alignée dans un premier temps sur la position de la Fédération des Eglises Protestantes (FEPS)qui demande un article sur les religions et ne donne pas de consigne de vote, elle a rejoint ce printemps le Comité Conscience et Liberté qui s’oppose vigoureusement à l’abrogation, suite à la tournure par trop partisane que prenait le débat sous l’impulsion de la conseillère fédérale Ruth Metzler qui a embouché les trompettes de la Conférence des évêques.
Née en 1870 à la suite d’un processus de séparation des catholiques à la suite du Concile Vatican I qui a dogmatisé l’infaillibilité et la primauté de droit divin du pape, l’Eglise catholique chrétienne tient à maintenir la compétence de la Confédération sur la question religieuse. Elle estime que l’article actuel n’est ni contraignant ni vexatoire. « Il a eu le bon goût d’apporter la paix religieuse pendant plus d’un siècle! » rappelle le curé Jean-Claude Mokry, responsable à Genève de la rédaction du mensuel "Présence catholique chrétienne". Il tient à préciser qu’il ne faut pas voir dans ce « non » un règlement de compte avec l’Eglise catholique.
§Nouvel article souhaitéL’argumentation des catholiques chrétiens est claire : ils veulent le maintien d’une compétence de la Confédération sur la question religieuse. Cette dernière ne relève pas que de la sphère privée. En fait, ils souhaitent qu’un nouvel article constitutionnel voie le jour pour permette aux différentes religions présentes en Suisse de soumettre leur organisation à l’approbation de la Confédération, « dans le respect de la tradition de consensus et de transparence qui caractérise la Suisse». Une façon de disposer des outils nécessaires pour contrôler les sectes sur des questions de transparence financière par exemple.
La Ligue tient avant tout à obtenir la participation des fidèles à l’élection des évêques et souhaite que les cantons et la Confédération négocient avec le Saint-Siège des règles sur la participation de la base à l’élection des évêques.
§L'ordination des femmesLa question de l’égalité des droits entre hommes et femmes a pesé de tout son poids dans cette décision: Tant que l’égalité ne sera pas garantie, elle tient à garder l’article constitutionnel actuel qui permet à l’Etat de conserver un moyen de négociation. La Ligue appelle de ses vœux des évêchés qui reconnaissent l’ordination des femmes et revoient tous leurs ministères dans une perspective d’égalité. « Quand de bons concordats auront été mis sur pied, garantissant notamment l’égalité hommes-femmes dans tous les ministères, résume Maryse Durrer, seule Romande de la Ligue suisse des femmes catholiques, nous pourrons dire oui avec joie à l’abrogation de l’article constitutionnel sur les évêchés! ». Pour sa part, elle ne cache pas qu'elle se sent tiraillée par ce non dérangeant.
Dabns un non de solidarité à la Ligue suisse des femmes catholiques, l'Oekumenische Frauen Bewegung de Zurich votera également non à l'abrogation.
§Le non de l’Eglise catholique chrétienne de GenèveDe son côté, la section genevoise de l’Eglise catholique chrétienne de Suisse, qui est parmi les membres fondateurs du Conseil Œcuménique des Eglises(COE), appelle aussi à voter non. Après s’être alignée dans un premier temps sur la position de la Fédération des Eglises Protestantes (FEPS)qui demande un article sur les religions et ne donne pas de consigne de vote, elle a rejoint ce printemps le Comité Conscience et Liberté qui s’oppose vigoureusement à l’abrogation, suite à la tournure par trop partisane que prenait le débat sous l’impulsion de la conseillère fédérale Ruth Metzler qui a embouché les trompettes de la Conférence des évêques.
Née en 1870 à la suite d’un processus de séparation des catholiques à la suite du Concile Vatican I qui a dogmatisé l’infaillibilité et la primauté de droit divin du pape, l’Eglise catholique chrétienne tient à maintenir la compétence de la Confédération sur la question religieuse. Elle estime que l’article actuel n’est ni contraignant ni vexatoire. « Il a eu le bon goût d’apporter la paix religieuse pendant plus d’un siècle! » rappelle le curé Jean-Claude Mokry, responsable à Genève de la rédaction du mensuel "Présence catholique chrétienne". Il tient à préciser qu’il ne faut pas voir dans ce « non » un règlement de compte avec l’Eglise catholique.
§Nouvel article souhaitéL’argumentation des catholiques chrétiens est claire : ils veulent le maintien d’une compétence de la Confédération sur la question religieuse. Cette dernière ne relève pas que de la sphère privée. En fait, ils souhaitent qu’un nouvel article constitutionnel voie le jour pour permette aux différentes religions présentes en Suisse de soumettre leur organisation à l’approbation de la Confédération, « dans le respect de la tradition de consensus et de transparence qui caractérise la Suisse». Une façon de disposer des outils nécessaires pour contrôler les sectes sur des questions de transparence financière par exemple.