Lausanne: la librairie protestante de l'Ale fête ses 50 ans entre incertitude et espoir
2 octobre 2001
L’une des plus anciennes librairies lausannoises, la librairie de l’Ale, fête ses 50 ans samedi 6 octobre
Quel sort l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) lui réserve-t-elle ? Fusionnera-t-elle avec la librairie catholique du Boulevard de Grancy, emménagera-t-elle dans la chapelle des Terreaux ou disparaîtra-t-elle ? Un jubilé en présence de Philippe Gagnebin, Gilbert Salem, Francine Carillo, Frédéric Amsler et Georges Haldas pour une séance de signatures. Ouverte sur le monde mais coincée en contrebas d’un passage qui débouche sur la l’arrière de l’église des Terreaux à Lausanne, ses vitrines donnant sur une placette où ne s’arrêtent que quelques jeunes pris d’une petite fringale, la Librairie de l’Ale fête ses 50 ans entre espoir et incertitude. Quel avenir l’Eglise évangélique réformée vaudoise, qui préside à sa destinée depuis juin 1999, lui concocte-t-elle ? Vers quelle fusion s’achemine-t-elle ? Son enseigne existera-t-elle encore après demain ?
Pas question de baisser les bras pour la jeune équipe de la Librairie qui a vu grimper la part du chiffre d’affaires des livres religieux à 52 % ; preuve chiffrée du regain d’intérêt pour le spirituel et les ouvrages qui proposent des pistes de réflexion. Au hit parade de ses ventes figurent des titres révélateurs du grand désarroi contemporain : «Le pardon originel » de Lytta Basset, « La parole qui guérit » d’Eugen Drewermann, « L’évangélisation des profondeurs » de Simone Pacot et « Le roi, le sage et le bouffon » de Shafique Keshavjee. Sans parler du best seller que reste la bible, dans ses différentes versions.
« En 1984, les livres religieux ne représentaient qu’un petit quart des ventes », remarque Muriel Füllemann, l’actuelle gérante. Dès ses débuts, la librairie créée par une société coopérative, s’est voulue fidèle à l’esprit du protestantisme, en dialogue avec les autres sensibilités religieuses et ouverte à tous les aspects de la vie humaine. Ce que certains esprits radicaux lui reprochèrent à l’époque. Ses responsables successifs ont tenu le cap de l’ouverture et de la diversité contre vents et marées et ont toujours proposé des livres de toutes tendances chrétiennes et un rayon étoffé sur les grandes religions non chrétiennes. Seule censure subie à regret, celle du manque chronique de place. Caser les 13’500 titres sur 90 m2 relève de l’exploit. Ce qui explique que l’usager maladroit renverse parfois une pile d’ouvrages ou se cogne à un panneau promotionnel.
§Concurrence toujours plus rudeSeconde plus ancienne librairie lausannoise avec la Librairie Payot, La librairie de l’Ale doit faire face à une concurrence toujours plus rude; à un jet de pierre de la petite librairie s’ouvrira la FNAC en 2003, les librairies évangéliques se multiplient, sans parler des grandes surfaces qui vendent des livres à prix cassés. Quelle parade imaginer pour redresser une situation très précaire ? La Fondation de la Librairie de l’Ale, créée en 1999 et que préside actuellement le pasteur Joël Guy, étudie une éventuelle fusion avec la librairie catholique La Nef au Boulevard de Grancy. On parle aussi d’un déménagement dans la chapelle des Terreaux qui pourrait devenir un nouveau lieu d’animation et de rencontre lausannois. En 1991 déjà, la librairie avait dû se réfugier dans la nef du sanctuaire pour toute la durée des travaux de démolition puis de reconstruction de l’immeuble, au 31 de la rue de l’Ale où elle avait alors véritablement pignon sur la rue dont elle porte le nom.
L’avenir de la librairie se joue actuellement. « Si les subventions de l’EERV ne sont pas renouvelées en 2004, nous n’avons aucune chance de survie ». Les auteurs de la plaquette éditée par l’Association des Amis de la Librairie de l’Ale pour marquer cet anniversaire, ne se cachent pas la vérité. Les protestants vaudois sauront-ils se serrer les coudes pour défendre leur librairie ? Rien n’est moins sûr. Le réflexe militant ne semble plus fonctionner.
Pas question de baisser les bras pour la jeune équipe de la Librairie qui a vu grimper la part du chiffre d’affaires des livres religieux à 52 % ; preuve chiffrée du regain d’intérêt pour le spirituel et les ouvrages qui proposent des pistes de réflexion. Au hit parade de ses ventes figurent des titres révélateurs du grand désarroi contemporain : «Le pardon originel » de Lytta Basset, « La parole qui guérit » d’Eugen Drewermann, « L’évangélisation des profondeurs » de Simone Pacot et « Le roi, le sage et le bouffon » de Shafique Keshavjee. Sans parler du best seller que reste la bible, dans ses différentes versions.
« En 1984, les livres religieux ne représentaient qu’un petit quart des ventes », remarque Muriel Füllemann, l’actuelle gérante. Dès ses débuts, la librairie créée par une société coopérative, s’est voulue fidèle à l’esprit du protestantisme, en dialogue avec les autres sensibilités religieuses et ouverte à tous les aspects de la vie humaine. Ce que certains esprits radicaux lui reprochèrent à l’époque. Ses responsables successifs ont tenu le cap de l’ouverture et de la diversité contre vents et marées et ont toujours proposé des livres de toutes tendances chrétiennes et un rayon étoffé sur les grandes religions non chrétiennes. Seule censure subie à regret, celle du manque chronique de place. Caser les 13’500 titres sur 90 m2 relève de l’exploit. Ce qui explique que l’usager maladroit renverse parfois une pile d’ouvrages ou se cogne à un panneau promotionnel.
§Concurrence toujours plus rudeSeconde plus ancienne librairie lausannoise avec la Librairie Payot, La librairie de l’Ale doit faire face à une concurrence toujours plus rude; à un jet de pierre de la petite librairie s’ouvrira la FNAC en 2003, les librairies évangéliques se multiplient, sans parler des grandes surfaces qui vendent des livres à prix cassés. Quelle parade imaginer pour redresser une situation très précaire ? La Fondation de la Librairie de l’Ale, créée en 1999 et que préside actuellement le pasteur Joël Guy, étudie une éventuelle fusion avec la librairie catholique La Nef au Boulevard de Grancy. On parle aussi d’un déménagement dans la chapelle des Terreaux qui pourrait devenir un nouveau lieu d’animation et de rencontre lausannois. En 1991 déjà, la librairie avait dû se réfugier dans la nef du sanctuaire pour toute la durée des travaux de démolition puis de reconstruction de l’immeuble, au 31 de la rue de l’Ale où elle avait alors véritablement pignon sur la rue dont elle porte le nom.
L’avenir de la librairie se joue actuellement. « Si les subventions de l’EERV ne sont pas renouvelées en 2004, nous n’avons aucune chance de survie ». Les auteurs de la plaquette éditée par l’Association des Amis de la Librairie de l’Ale pour marquer cet anniversaire, ne se cachent pas la vérité. Les protestants vaudois sauront-ils se serrer les coudes pour défendre leur librairie ? Rien n’est moins sûr. Le réflexe militant ne semble plus fonctionner.