Mystères à la Cathédrale de Lausanne en 2004:François Rochaix mettra en scène les femmes de la Bible
Trois auteurs, les Genevois Sylviane Dupuis et Jacques Probst ainsi que le théologien vaudois Claude Schwab vont tirer de la pénombre et donner vie à quelques-unes des femmes de la première Alliance et les inscrire dans une modernité qui promet d’être décapante.
François Rochaix, metteur en scène habitué des plateaux riches en figurants depuis la dernière Fête des Vignerons, imaginera une dramaturgie qui renouera avec la tradition populaire moyenâgeuse des Mystères. Une façon pour lui de remettre une fois encore ses pas dans ceux de Charles Apothéloz, qui créa en 1975 « La Pierre et L’Esprit », jeu biblique de Géo Blanc sur une musique de Julien-François Zbinden. Les spectacles attirèrent plus de 50'000 spectateurs dans la Cathédrale de Lausanne.
L’idée de ressusciter des mystères trottait depuis longtemps dans la tête de Paul Vallotton, ancien directeur de la radio et comédien. Avec un ami, Claude Pahud, il fonda les Amis des Mystères à la Cathédrale de Lausanne, pour donner chair à son projet, chercher des fonds, solliciter un maître d’œuvre, des auteurs, des acteurs, des musiciens, puis faire appel à une multitude de figurants. Dans cette perspective, deux séminaires furent organisés à Crêt-Bérard avec des théologiens et des gens de théâtre pour plancher sur les figures féminines de la Bible : Lilith qui n’apparaît qu’une modeste fois dans le livre d’Esaïe, Eve par qui la faute arrive, Tamar, Rahab, Bethsabée, Ruth, Haga et quelques autres. De stimulantes questions surgirent : quel pouvoir les femmes du temps de la bible ont-elles réellement eu ? Comment se fait-il que, même négligées dans l’Ecriture, elles soient souvent déterminantes dans le déroulement des événements ? Les auteurs des Ecritures ont-ils délibérément escamoté les femmes ? Questions auxquelles répondront, chacun à leur manière, les trois dramaturges choisis, en s’appuyant sur des relectures contemporaines des textes.
Le projet qui prend forme dans l’enthousiasme et qu’abritera une église, est-il de nature religieuse ? « Non, se défend François Rochaix, la Bible ne pose pas des questions religieuses, elle est une fenêtre ouverte sur l’histoire humaine ». Paul Vallotton souhaite pour sa part, que cette célébration en trois épisodes permette de parler de l’Ancien Testament avec émotion. Rendez-vous en septembre 2004 pour le premier des trois volets prévus.