Baptême et Cène : La FEPS met les points sur les i

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Baptême et Cène : La FEPS met les points sur les i

9 novembre 2004
La Fédération des Eglises protestantes de Suisse vient de présenter à l’attention de ses 26 Eglises membres deux recommandations théologiques importantes

Dans les deux cas, celui de la Cène et celui du rebaptême, les recommandations du Conseil de la Fédération des Eglises Protestantes de Suisse (FEPS) sonnent comme un rappel à l’ordre des principes cardinaux de la théologie réformée.

En ce qui concerne la Cène, le FEPS prend acte du durcissement de la position catholique, souligné à deux reprises ces dernières années. Dans ce contexte, et pour ne pas envenimer un dialogue œcuménique toujours exigeant, elle préconise de « renoncer pour le moment à l’intercélébration et à la concélébration » de l’Eucharistie, c’est-à-dire à la possibilité pour un ministre de célébrer le dernier repas du Christ selon une autre tradition que la sienne, ou la célébration conjointe de deux officiants de confessions différentes. Pour autant, « aussi longtemps que la pleine communion eucharistique ne sera pas possible, les Eglises protestantes pratiqueront l’hospitalité eucharistique ».

Le document invite par ailleurs les Eglises réformées cantonales à réactiver l’importance de la Cène, dont il convient de respecter la liturgie : « Le culte d’inspiration protestante ne peut pas prendre n’importe quelle forme souhaitée par une paroisse et un pasteur, mais doit rester identifiable comme célébration ecclésiastique », souligne notamment le rapport, mettant le doigt sur une nécessaire vivification du rite réformé.

Un acte unique

Autre dossier, celui du rebaptême. La question divise depuis longtemps la chrétienté entre pédobaptistes et anabaptistes. Et si la FEPS réagit aujourd’hui à ce sujet, c’est parce que récemment la question a été explicitement soulevée à Soleure, Schaffhouse et Berne : une répétition du baptême est-elle possible pour les chrétiens désirant percevoir pleinement l’acte d’initiation à la vie croyante ? On sait aussi que cette interrogation agite certains pasteurs, qui ont parfois l’impression que les parents pratiquent avant tout un acte social en baptisant leur nouveau-né, hors de toute considération de foi.

Pourtant, « pour des raisons à la fois œcuméniques et théologiques », le Conseil de la FEPS rejette catégoriquement cette possibilité d’un second baptême, tel qu’il est notamment pratiqué par la mouvance évangélique dont le document ne dit curieusement pas un mot.

D’un point de vue biblique, explique la FEPS, le baptême est un acte unique, expression de la grâce divine pour le baptisé. Le baptême des enfants est ainsi l’« expression la plus parfaite de cette grâce prévenante ». Cette conception comme commencement ponctuel de la vie chrétienne, début du processus de sanctification qui prend toute l’existence, est partagée à travers le monde aussi bien par les Eglises réformées que par les catholiques ou les orthodoxes. Et, selon l’expression d’un pasteur, « la reconnaissance de la pleine validité du baptême célébré par une autre confession, c’est le début du commencement de l’œcuménisme ». Ainsi, la FEPS demande « de manière pressante » à ses membres de renoncer au rebaptême, acte qui renie aussi bien la doctrine issue de la Réforme que la conception même de l’Eglise.