Onze guerres font rage en Afrique subsaharienne, ce qui constitue un record depuis le début des observations de l’Institut en 1991. Certes, la multiplication des conflits hautement violents dans la région s’explique aussi par l’amélioration de la qualité des sources, a signalé Simon Ellerbrock, chef du groupe de travail «Afrique subsaharienne».

Toutes ces guerres sont des conflits internes, dont cinq dans la seule région du Soudan et du Soudan du Sud. Selon les chercheurs, le dernier en date de ces conflits s’est déclenché en décembre au Soudan du Sud, causant des milliers de morts. En République centrafricaine, la guerre a éclaté à la suite de l’arrivée au pouvoir de l’alliance islamique Séléka; au Congo, l’armée et les soldats de l’ONU luttent contre les rebelles du M23; au Mali, le gouvernement a réussi, avec l’aide de la France, à contrôler les grandes villes du nord, mais les combats contre les groupes islamistes continuent.

L’enquête fait apparaître que la guerre fait toujours rage en Somalie, tout comme au Nigéria où, durant le seul deuxième semestre 2013, plus de 1200 personnes ont été tuées par les islamistes du groupe Boko Haram et l’armée.

Des guerres pour le pouvoir au niveau national se poursuivent également en Afghanistan, en Irak, en Syrie et au Yémen. L’Europe est demeurée épargnée par les guerres, mais les chercheurs observent un nombre croissant de crises violentes, parmi lesquelles le conflit entre le gouvernement et l’opposition en Ukraine et les nouvelles échauffourées en Grèce.

En 2012 déjà, l’Institut a enregistré un nombre élevé de confrontations avec 388 crises, dont 38 conflits hautement violents. Selon les chercheurs, une escalade pourrait intervenir dans plusieurs crises internationales où il n’y a pas encore de recours à la force, par exemple dans le cas des menaces des États-Unis à l’égard du gouvernement syrien.