Les Musulmans sont espionnés par le Département de police de New York
«Nous avons besoin d’entendre de la part du responsable et des officiers du Département de police de New York (NYPD) que cette pratique a pris fin et que le département n’appliquera plus un surveillance de masse ou toutes autres formes de pratiques tendancieuses et prédatrices envers les communautés religieuses», a déclaré Ryan Mahoney, le président d’un groupe musulman de droits civils.
Muslim Advocates, une association juridique qui défend les droits des citoyens américains de toute religion, a déposé une plainte en 2012 pour faire arrêter le programme d’espionnage envers les musulmans. Ce groupe a été, par la suite, rejoint par le Centre pour les droits constitutionnels.
L’unité de police controversée a été mise en place en 2003 et découverte par The Associated Press, une agence de presse mondiale, en 2011. Les avocats soutiennent que depuis la création de l’unité, le NYPD a espionné au moins vingt mosquées, quatorze restaurants, onze magasins de détail, deux écoles primaires musulmanes et deux associations d’étudiants musulmans sur des campus universitaires au New Jersey. La surveillance inclut des vidéos, des photographies et une cartographie de la communauté.
Les avocats ont découvert que les documents internes du NYPD incluaient aussi une liste de 28 «ascendances familiales d’intérêts» et des attestations qui montraient que les officiers de police ont basé leur espionnage sur les origines ethniques et religieuses de leurs cibles.
Ray Kelly, l’ancien chef du NYPD, a soutenu que l’espionnage était un outil essentiel dans la lutte contre le terrorisme. Mais les critiques ont accusé le Département de police d’avoir violé les droits constitutionnels des Musulmans en les profilant selon leur religion tout en ajoutant que les recherches n’ont jamais apporté le moindre indice.
Les musulmans de New York, du New Jersey et du Connecticut, où l’espionnage a eu lieu, ont été intimidés par le programme d’espionnage, notamment dans des mosquées alors que des fidèles faisaient des dons de charité aux organismes de bienfaisance musulmans.
En février dernier, un juge fédéral du New Jersey n’a pas pris en considération une action en justice contre le département de surveillance, disant que les Musulmans ne pouvaient pas prouver qu’ils étaient blessés par cette tactique. Mais les Musulmans et le Centre pour les droits constitutionnels ont sollicité le juge.
Selon le porte-parole de Muslim Advocates la décision du NYPD d’arrêter ce programme de surveillance, ne fera pas arrêter l’action en justice. La poursuite exige que le département de police stoppe le programme et que le département radie tous les dossiers recueillis dans le cadre de cette surveillance. (lv)