Quand la foi et la science se confrontent, généralement la foi l’emporte
Image: 42% des Américains doutent que «la vie sur Terre, humain y compris, ait évolué selon le principe de la sélection naturelle». Ici, reconstitution d'un Homo heidelbergensis. photo: Jose Luis Martinez Alvarez CC(by-sa)
Washington, RNS/Protestinter
Selon une étude de l’agence Associated Press, l’identité religieuse et l’un des indicateurs les plus fortement liés au scepticisme vis-à-vis de théories scientifiques clés. C’est particulièrement vrai pour les protestants évangéliques.
Une série d’affirmations considérées comme des faits par les scientifiques ont été présentées à un panel. La croyance en la véracité de ces positions varie considérablement parmi des adultes issus des Etats-Unis. Ainsi:
- 51% des adultes américains ne croient que peu ou pas du tout que l’univers est apparu il y a 13,8 milliards d’années avec le Big Bang. (Parmi eux, les personnes se reconnaissant comme nées de nouveau (born again) ou évangéliques sont 77% à exprimer de tels doutes)
- 42% des Américains (76% des évangéliques) doutent que «la vie sur Terre, humain y compris, ait évolué selon le principe de la sélection naturelle».
- 37% des Américains (58% des évangéliques) doutent que la température moyenne de la planète augmente «principalement en raison de la production humaine de gaz à effet de serre, piégeant la chaleur»
- 36% des Américains (56% des évangéliques) doutent que «La Terre soit âgée de 4,5 milliards d’années»
En revanche, la plupart des personnes interrogées sont plutôt sûres que «l’Univers est si complexe qu’il doit y avoir un être suprême qui guide sa création.» C’est ce qu’affirment 54% des Américains et parmi eux, les évangéliques sont 87% à défendre cette thèse.
Cette étude a été menée entre les 20 et 24 mars auprès de 1012 adultes. Sa marge d’erreur est de 3,4 points de pourcentage.
ConsternationPlusieurs Prix Nobel ont exprimé leur consternation quant à ces résultats.
Pour le biochimiste de l’Université Duke, Robert Lefkowitz (prix Nobel en 2012), cité par AP, «Quand vous confrontez les faits et la foi, les faits ne peuvent pas s’opposer à la foi.» La foi est «invérifiable.»
Darrel Falk, professeur de biologie à l’Université Point Loma Nazarene et chrétien évangélique déclare que pour beaucoup de chercheurs dans le domaine des sciences bibliques, il n’y a pas de conflit entre la science et la religion. «L’histoire du cosmos et du Big Bang n’est pas contradictoire avec le premier chapitre de la Genèse.»
Pas d'oppositionUne étude récente d’Elaine Howard Ecklund, sociologue de l’Université Rice a mis en lumière que les deux visions du monde ne sont pas toujours en opposition.
Son programme d’étude sur le dialogue entre science, éthique et religion pour l’association américaine pour la promotion des sciences a comparé les points de vue de 10'000 adultes des Etats-Unis, y compris des scientifiques des évangéliques et des personnes issues du grand public.
Elle a montré que près de 36% des scientifiques n’ont aucun doute quant à l’existence de Dieu et qu’ils sont à peu près aussi nombreux que la population moyenne (environ un cinquième) à participer à un service religieux hebdomadaire.
Pourtant, la méfiance reste importante. 22% des scientifiques et 20% de la population générale déclarent que les personnes religieuses sont hostiles à la science. La majorité de ces personnes (52%) se rangent du côté de la religion.