Il appartient aussi au Jubilé de la Réforme 2017 de «démythifier le personnage de Luther» et de le dégager de «l’image de saint national forgée à la manière prusso-allemande», écrit Wolfgang Thierse dans un article publié la semaine passée dans le journal «Politik & Kultur» du Conseil supérieur allemand de la culture.

Selon lui, une «approche critique des contradictions de l’histoire de l’Église» est nécessaire. C’est le 31 octobre 1517 que Martin Luther (1483-1546) afficha à Wittenberg ses célèbres thèses sur les indulgences, événement dans lequel on s’accorde à voir le début de la Réforme.

La célébration du 500^e anniversaire en 2017 est préparée en commun par l’Etat et les Eglises d’Allemagne. Wolfgang Thierse a appelé à une vision internationale de l’histoire: la Réforme n’a pas été «seulement Luther», mais s’est manifestée comme un processus multiple, impliquant des personnes et des formes différentes. Le politicien social-démocrate catholique a rappelé le rôle de réformateurs tels que Jan Hus, Jean Calvin ou Ulrich Zwingli.

Wolfgang Thierse a mis en garde en même temps contre le danger de concevoir la célébration de 2017 dans une perspective confessionnelle étroite: «Un Jubilé qui ne serait pas porté par une passion œcuménique renouvelée ne serait plus qu’un acte d’autoglorification apologétique, écrit-il. Une affirmation de soi et une source d’encouragement pour le protestantisme – certes, le Jubilé doit être aussi cela. Mais cela suffit-il? Je ne le crois pas!»

Wolfgang Thierse, qui est membre du Comité central des catholiques allemands, a fait observer que l’Eglise catholique a connu, elle aussi, des changements considérables du fait de la Réforme et de ses conséquences.