«Les questions économiques prennent malheureusement de plus en plus de place au sein de l’Eglise», a-t-il déclaré à l’occasion du 80^e anniversaire de la Déclaration théologique de Barmen. Ceux qui se préoccupent de recentrer l’Église sur ses affaires propres et de l’organiser de manière plus rationnelle «mettent sous tutelle les membres actifs dans les paroisses». Il faut au contraire renforcer l’autonomie des paroisses qui devraient envisager de renoncer à l’impôt ecclésiastique.

Dans le cadre d’une manifestation commémorative de la Déclaration de Barmen, le professeur de théologie a pris position en faveur d’une Église portée par les paroisses, impliquant une participation active des membres. Ceux qui, il y a 80 ans, ont adhéré à cette Déclaration risquaient l’exclusion sociale. «Une Église qui ne revendique pas, ne réconforte pas non plus», a indiqué le théologien réformé.

La Déclaration théologique de Barmen, publiée en 1934, s’élevait contre l’idéologie nationale-socialiste et la mise au pas de l’Église. Les six thèses, rédigées pour l’essentiel par le théologien réformé suisse Karl Barth (1886-1968), contestaient la théologie fondée sur la race et le sol, prônée par le Mouvement des «chrétiens allemands» partisans du régime nazi.

Jürgen Moltmann s’est exprimé dans le cadre d’une Journée d’étude des organes directeurs de l’Église évangélique luthérienne de Bavière. Son intervention introduisait une discussion afin de décider si la Déclaration de Barmen devrait être reprise dans les confessions de foi de l’Église. L’Église régionale de Bavière, dont le siège est à Munich, rassemble environ 2,53 millions de protestants, répartis dans plus 1530 paroisses. (FNA)