Désaccord à propos des drones de combat en Allemagne
Photo: Prototype d’un drone de combat Boeing X-45
EPD/Protestinter
Berlin – «Après avoir pesé tous les arguments, je suis résolument critique à l’égard des drones de combat et je rejette l’idée d’une acquisition», a déclaré Renke Brahms, le responsable des questions de la paix de l’Église protestante d’Allemagne (EKD). Comme argument déterminant en faveur des drones armés, on se réfère toujours à la protection des soldats. «Mais pour moi, la meilleure protection de nos soldats consiste à ne pas les faire participer à des interventions militaires dans lesquelles ils auraient besoin de drones armés», a-t-il indiqué.
De plus, il a fait remarquer que le développement et l’acquisition de tels drones entraîneraient «des coûts extrêmement élevés». «En fait, nous devrions faire des investissements beaucoup plus importants dans la prévention et le règlement civil des conflits», a-t-il ajouté. Pour des motifs d’éthique de la paix, une telle démarche revêt une priorité absolue.
Un usage abusif des drones?«Nous ne pouvons éviter de nous interroger sur un possible usage abusif de la part des États-Unis, du point de vue du droit international public», a ajouté le responsable des questions de la paix. En outre, aussi longtemps qu’on ne parle pas d’augmenter le contrôle des armements, il ne peut pas comprendre, en tout état de cause, qu’on discute de l’acquisition de drones de combat.
Renke Brahms critique aussi le fait qu’on n’ait pas continué dans la ligne de l’ex-ministre de la Défense Thomas de Maizière (CDU), qui proposait une discussion publique sur les drones de combat. Le théologien veut croire que la déclaration de la ministre de la Défense Ursula von der Leyen (CDU) «ne constitue pas encore une décision politique d’application immédiate».
La ministre a approuvé en principe l’acquisition de drones de combat dans l’armée fédérale: «Je suis convaincue que nous devons participer au développement d’un drone européen pouvant être équipé d’armes», a-t-elle déclaré au journal «Süddeutsche Zeitung», invoquant notamment l’argument de la protection par l’Allemagne de ses propres soldats. (FNA)
