Des indiens éminents réclament l’abolition de la peine de mort

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Des indiens éminents réclament l’abolition de la peine de mort

1 décembre 2014
D’importantes personnalités indiennes ont publiquement appelé à l’abolition de la peine de mort. Selon le journal indien «the Hindu», des centaines de célébrités ont pris position au sujet de l’exécution de délinquants dans un appel commun: c’est une pratique «cruelle et barbare».

Photo: CC(by-nc-sa) Nathan Rupert

(EPD/Protestinter) La peine de mort a été abolie dans 70% des pays du globe, mais l’Inde n’en fait pas partie. Les exécutions ne sont pas dissuasives et elles ne servent pas d’autres fins, peut-on lire dans un appel publié mi-novembre par le journal «The Hindu». Parmi les signataires figure le prix Nobel d’économie Amartya Sen, la star de Bollywood Aamir Khan, l’écrivain Vikram Seth et des centaines d’avocats, de juges, d’artistes, des économistes, des écrivains et des scientifiques.

Le Code pénal indien prévoit la peine de mort pour des crimes «exceptionnellement cruels». Actuellement, près de 500 personnes sont condamnées à mort, en attente de leur exécution. Au cours des 10 dernières années, la peine de mort a été de moins en moins appliquée, et convertie dans la plupart des cas en une peine d’emprisonnement à perpétuité. La peine de mort n’a été appliquée que pour les seuls terroristes survivants de l’attentat de Mumbai en 2008. La dernière exécution pour un crime non terroriste a eu lieu en Inde en 2004.

La peine de mort est irréversible et ne peut donc pas faire partie d’un système juridique qui reste toujours vulnérable aux erreurs, soulignait l’appel. Les signataires ont déclaré leur intention de faire tout ce qui était en leur pouvoir pour abolir la peine de mort.

En Inde, de plus en plus de voix émanant du monde judiciaire et politique appellent à repenser tout cela, alors que la majorité populaire se positionne plutôt en faveur de la peine de mort. La commission des affaires juridiques indienne examine actuellement l’abolition.

En janvier 2014, la Cour suprême a commué la peine de mort de 19 condamnés en réclusion à perpétuité, après l’échec de leur demande de grâce. Le juge suprême a justifié cette décision par des «retards excessifs et inexpliqués» dans l’exécution des peines.