Comme les hommes et les femmes de cœur sensibles aux plus démunis et à l’humour qui est un langage de changement pouvaient s’y attendre, le coup de griffe de Vincent l’Epée me semble avoir porté un coup digne de la botte de Nevers à la bêtise humaine. Un dessin sur une demie page montre la dame à la faux frappant de sa main droite squelettique contre le petit hublot du sous-marin « Titan » et deux touristes verdâtres de frayeur de lui répondre : « Nooooon !! On n’est pas des migrants !! ». 

Juste avant de découvrir le dessin, je parlais de cette actualité à une amie rencontrée dans la rue qui éclatait d’un rire absolument sain à ce qui sortait à mon insu de ma bouche en humour noir. Je ne citais que les faits. 

Interviewé, le psychiatre explorateur que pourtant j’admire, Bertrand Picard s’est montré compréhensif quant au désir d’exploration légitime aux humains. Mais conclure que ce serait mieux de les faire évidemment selon les normes et l’énergie renouvelable sans mentionner la dépense des tentatives de sauvetage alors que quelques jours avant, la Méditerranée accueillait sous les larmes de Dieu ou de Neptune, l’une des pires noyades de migrants, me semble désespérant et choquant. 

Peut-être certains pourraient-il avancer des billets pour payer ou brader une vie humaine ? Nous le savons, elle n’a pas de prix. Mais elle a du prix aux yeux de Dieu quelles que soient ses différences. Un même sang coule dans nos veines, que nous soyons avec ou sans papier. Alors osons le voyage gratuit de la rencontre qui est toujours porteuse de vie.