Documentaires éthiques et spirituels à Neuchâtel
Courts, moyens ou longs, l’ensemble des films qui seront présentés dans le cadre du Prix Farel valent le détour. «Il est toujours difficile de conseiller un film plutôt qu’un autre. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il y en a pour tous les goûts avec quelques ovnis à découvrir», note Cyril Dépraz, président du comité du Prix Farel et engagé dans Médias-Pro, le département médias des Eglises réformées romandes. «Cette année, nous n’avons reçu que des films documentaires, pas de fictions. Les thèmes sont très variés, contrairement aux années précédentes. Il y a trois ans, les questions de genre ressortaient assez nettement. Dans la sélection 2016, il y avait beaucoup de films en lien avec l’islam», ajoute-t-il.
L’organisateur met toutefois en lumière certains des films présentés: «Pour ma part, j’ai particulièrement apprécié le film Le Collectionneur. C’est une histoire assez folle d’un descendant de déporté juif qui accumule des objets antisémites. Il essaie quelque part de comprendre pourquoi sa religion a été tellement détestée.» Ce documentaire franco-belge de Pierre Maillard suit Arthur Langermann, qui possède plus de 7'500 images et objets d’une des périodes les plus sombres de l’Histoire. Il cherche à exposer ce patrimoine nauséabond, car, pour lui, affronter ces images, c’est se prémunir de leur nocivité ultérieure.
Autre perle à ne pas manquer: Daraya, la bibliothèque sous les bombes. Une production française qui plonge le spectateur en pleine révolution syrienne de 2011. Le film suit trois amis qui décident de récupérer des livres dans la petite ville de Daraya, soumise aux bombardements incessants, pour constituer une bibliothèque clandestine. Une manière de promouvoir une résistance culturelle et pacifique afin de favoriser la liberté et la démocratie.
Parmi les productions d’outre-Atlantique, le court-métrage La Fissure interroge sur l’avenir de l’Eglise au Québec, alors que les messes n’attirent plus les foules. Si, il n’y a pas si longtemps, les bancs étaient pleins, on réfléchit aujourd’hui à transformer les églises en appartements locatifs ou à leur trouver d’autres fonctions.
Le coronavirus figure également parmi les acteurs, avec un autre court-métrage suisse de Frédéric Gonseth, tourné à Lausanne. Je pense à toi relate l’histoire d’une travailleuse du sexe qui reçoit de nombreux messages de soutien en pleine période de pandémie.
Deux ovnis à mentionner: Il pleut des anges propose une immersion, parfois difficile à suivre, au sein d’un groupe de lecture composé de personnes en home. Une expérience particulière introduisant dans un monde décousu. Approche plus artistique dans Le Cantique des Cantiques, qui reprend, en intégralité, l’un des plus connus de la Bible avec une mise en scène laissant une grande place aux corps.
Nouvellement estampillé Festival international de film spiritualité – éthique – religion, le Prix Farel assume désormais une dimension plus large que celle véhiculée par l’ancienne appellation de festival du film à thématique religieuse. «Nous nous sommes tout simplement adaptés au contenu des films que nous projetions et à la ligne du festival, pour plus de clarté envers l’extérieur», précise Cyril Dépraz.
Ce festival a lieu tous les deux ans. L’an dernier, il a été reporté comme bon nombre d’événements. Il est soutenu par les acteurs médias des Eglises réformées et catholiques romandes, ville et le canton de Neuchâtel, la RTS et la Loterie romande. Chaque projection pourra accueillir jusqu’à 300 personnes et sera suivie d’une discussion avec l’un des protagonistes.
Certificat Covid obligatoire.
Prix Farel
De vendredi 5 à dimanche 7 novembre, cinéma Bio, Neuchâtel.
Entrée libre, avec certificat Covid.
Infos et programme complet: www.prixfarel.ch.