«Il n’y a rien de plus biblique que le combat spirituel»
«Nous savons que Satan et ses démons existent et sont actifs. Mais quel est notre rôle dans la bataille contre le diable?», peut-on lire sur une page présentant le «combat spirituel»; la première qui apparaît lorsque l’on tape ces deux mots sur un moteur de recherche web. Parmi les autres occurrences, nombreuses sont celles qui présentent la prière comme ayant un impact dans une lutte entre anges et démons. Est-ce vraiment cela le projet qui se cache derrière le «parcours d’initiation au combat spirituel», proposé dès ce soir, mardi 6 février, par la paroisse lausannoise Bellevaux-Saint-Luc?
«Je ne vais pas chasser les diables», rétorque la pasteure Jocelyne Müller, organisatrice de ce parcours. «Mais je crois, quand même que l’Ennemi — avec un “E” majuscule — est présent dans le monde. On le voit tous les jours dans les journaux.»
«Le combat spirituel c’est de faire les bons choix. Comment est-ce que je fais pour aimer l’autre? En fait, c’est choisir de faire ce que toute personne qui choisit de suivre le Christ devrait faire. Et cela implique de se demander comment suivre le Christ dans sa vie politique, économique ou dans ses relations», explique la pasteure. «La Bible est pleine de récits de combats spirituels, tous comme les autres spiritualités, par exemple les bouddhistes avec leur recherche de la bienveillance.» Une démarche qui demande parfois de chercher à discerner ce qu’est la meilleure action dans une situation donnée.
Pour Jocelyne Müller, «tout le christianisme ne parle que de cela!» Elle ajoute: «d’ailleurs, je me suis rendu compte que pour les personnes qui n’ont aucun lien avec la foi, cette idée qu’il faille lutter pour agir selon ses valeurs est assez instinctive. C’en est à se demander comment le protestantisme depuis les Lumières a pu oublier à ce point cette notion de combat spirituel.»
En principe, chaque rencontre du parcours se déroulera autour de la méditation d’un texte biblique et d’un moment de partage et de prière. «Mais je vais essayer de m’adapter au rythme des participants. Peut-être que je vais donc laisser tomber l’une ou l’autre des études bibliques pour laisser davantage de place aux échanges. Par contre ce que j’aimerais vraiment, c’est que cela soit un parcours que l’on va faire ensemble. Je demande donc une participation régulière», insiste la pasteure. Après cinq rencontres en soirée, une journée à l’abbaye de St-Maurice est prévue. «Les chanoines sont très humbles, mais le lieu est très impressionnant. Depuis le VIe siècle, on y prie sans discontinuer.»