L’EPG souhaite ouvrir un nouveau chapitre
Après la vague de démissions au sein de son exécutif début juin, l’Église protestante de Genève (EPG) a manifesté une claire volonté d’apaisement, lors de son dernier Consistoire les 17 et 18 septembre. L’heure était visiblement aux priorités: avancer sur le projet de nouveau modèle de gouvernance et tourner la page sur les tensions du printemps.
Très attendu, le premier rapport du Comité de pilotage (COPIL) du projet baptisé «EPG Convergence 2020» a d’ailleurs occupé la majeure partie des débats, et l’avancée des travaux est encourageante. «La COPIL a acquis la conviction que le modèle de gouvernance adopté en juin est viable», a assuré son chef de projet Maurice Graber, théologien et ancien directeur de projet à la Croix-Rouge. «Il constitue une base organisationnelle qui nous permet d’aller de l’avant.»
«Pas une réformette»
Le changement s’annonce conséquent. «Cette nouvelle gouvernance est bien plus qu’un simple compromis pour sortir de la crise», exprime Maurice Graber. Les modalités proposées «impliquent une série de changements incontournables qui n’en font pas une réformette», précise d’ailleurs le rapport.
Une dizaine de séances sont encore agendées pour le Comité de pilotage d’ici au mois de décembre pour finaliser le projet, qui se structure autour de trois nouveaux postes clés, à savoir un secrétaire général (SG), un secrétaire général ajoint Mission (SGAM) et secrétaire général adjoint Administration/Gestion (SGAGE).
Si toutes les questions n’ont pas encore trouvé de réponses, les délégués du Consistoire se sont montrés rassérénés face à la réforme qui s’engage. «On va évidemment pinailler sur des détails, mais nous le ferons ensemble et sans conflits», formule Rose-May Privet Tshitenge, de la paroisse de Plateau-Champagne.
À l’unanimité, et une poignée d’abstention, les Consistoriaux ont donc voté pour la création d’un groupe ad hoc d’évaluation, qui aura notamment pour mandat de définir les modalités de recrutement des nouveaux postes de gouvernance, examiner les implications de la nouvelle structure pour les personnes en charge de la direction actuelle et proposer au Conseil du Consistoire, au terme du processus, d’engager les personnes choisies.
Entorse au règlement
Ce Consistoire genevois a également été marqué par une opération inédite, à savoir une demande de suppression d’un paragraphe du mémorial (verbatim des débats) de la session du 10 et 11 juin dernier. La requête, reçue par le Conseil du Consistoire et retransmise aux délégués par la voix de la présidente de l’Assemblée Joëlle Walther, a ensuite été discutée lors d’un huis clos de près d’une heure, à la suite duquel l’assemblée s’est positionnée en faveur de la suppression «du paragraphe concernant le rapport du groupe des Sages», considéré comme «un document interne», avec seulement 3 refus et 8 abstention, contre 22 pour.
Un procédé règlementaire? «C’est une situation totalement inédite de mon point de vue. Cela n’est jamais arrivé que l’on demande à supprimer du verbatim un paragraphe entier de ce qui avait été dit en public», nous confirme Joëlle Walther. Et d’ajouter: «On a géré au mieux. C’est un écart à notre règlement, certes. Mais on peut considérer que si l’assemblée décide de faire une exception au règlement, c’est son droit, en tant que seule propriétaire de la transcription de ses débats.» Un acte prouvant la détermination des délégués à aller désormais de l’avant.
En bref
Ces soirées de Consistoire étaient par ailleurs destinées à rester dans les annales, car ce seront les premières dont le mémorial sera publié sur la page internet de l’EPG après adoption par l’Assemblée. Une décision prise en novembre 2018, visant à une mise en ligne sans restriction d’accès du mémorial et de ses annexes.
Les délégués ont également adopté dans la sérénité les nouveaux statuts-types pour les paroisses dans le cadre du processus de régionalisation, ainsi que les comptes de l’exercice 2019, «presque à l’équilibre» selon les mots de David Brechet, trésorier de l’EPG et membre de l’exécutif.