Consentement: la gouvernance partagée
En 2020, vous avez appliqué la méthode du consentement pour mettre en place la Transition écologique et sociale (TES) dans l’Eglise vaudoise. Comment fonctionne cette méthode?
Le processus de la décision par consentement prévoit différentes phases pour définir et décider un projet dans un groupe. Le consentement implique qu’une décision ne peut être prise que lorsqu’il n’y a plus d’objection raisonnable à cette décision dans le groupe. Tant qu’il y a des objections, l’ensemble du groupe est mobilisé pour bonifier la proposition. C’est une manière de partager la gouvernance, d’adopter un point de vue collectif, de développer la confiance.
Une méthode lente, non?
Pas nécessairement: le processus permet de débattre de manière structurée, sans s’enliser dans des échanges sans fin. La méthode distingue les questions factuelles des perceptions émotionnelles ou des préférences personnelles.
Pourrait-on aussi l’appliquer dans un organe délibérant, comme le Synode?
J’en serais ravi! La méthode s’applique dans tous les domaines, en particulier lorsqu’on risque de se tirailler. Elle offre un cadre pour avancer par étapes et ne pas mélanger les débats.
Mais lorsqu’il s’agit de trancher de manière claire, entre un oui ou un non, elle n’est pas opérante…
C’est vrai. Et elle est délicate en temps de crise, quand il faut décider dans l’urgence. Par ailleurs, les leaders avec de fortes personnalités la trouvent étouffante. Car elle permet justement à d’autres de partager le pouvoir.