Pour vivre cette célébration, il faut s’imaginer replonger en 1688, dans un contexte historique particulier. Nous sommes trois ans après l’Edit de Nantes, et la révocation de celui-ci, qui a vu affluer en ville de Berne, en Suisse et dans d’autres pays européens, des milliers de réfugié·es huguenot·tes. Le pasteur de l’époqu s’adressait à une assemblée qui comptait une majorité de réfugié·es, des francophones du pays de Vaud, terre occupée par les Bernois et des personnes de la haute société bernoise qui aimaient écouter les cultes en français. Comme le souligne Olivier Schopfer, pasteur de l’Eglise française de Berne : « Imaginez l’écart entre un paysan des Cévennes, un tisserand lyonnais, les domestiques et les personnes de haute société de l’époque. Toutes et tous allaient au culte obligatoire pour échanger des informations les concernant ».

Un des cultes de cette époque sera revisité durant ce dimanche 1^er octobre. Il aura une durée de trois heures y compris la pause. Son thème : « Le régime et la couronne des lutteurs », qui donnera lieu à une explication du pasteur. Un retour dans une liturgie à l’ancienne qui comme le souligne Olivier Schopfer : « Cela constitue une expérience très intéressante qui nous plonge dans une autre réalité, où l’on avait le temps. Les sermons seront énoncés de manière expressive dans une langue extrêmement soignée ».

Les chrétiens de l’époque avaient plus que tout besoin de messages d’espoir et d’encouragement. Pour cette raison, la prédication les invitait « à tenir bon et à s’astreindre à une vie difficile en vue de cette récompense céleste qu’ils allaient obtenir ».