Quelle Eglise voulons-nous laisser à nos jeunes?
Dans les crises que nous vivons, quelles orientations choisir pour nos Eglises et dans quel but? Je propose d’appliquer aujourd’hui la fameuse question que nous posons habituellement pour notre planète à notre communauté de croyantes et de croyants: quelle Eglise voulons-nous laisser à nos jeunes?
Pour les attirer, l’Eglise devrait-elle être plus politique? Plus joyeuse? Plus transparente? Ou mieux gérée? Et comment pouvons-nous agir pour la faire évoluer dans le bon sens?
C’est là qu’il devient évident que la question est mal posée: l’Eglise n’est pas un système que nous maîtrisons et que nous pouvons transmettre dans un état choisi. Elle est un mystère et une joie auxquels nous sommes appelés à appartenir et à participer. Il n’y a pas les adultes d’un côté et les jeunes de l’autre; les uns qui préparent un cadeau et les autres qui le reçoivent. Ce que nous pouvons faire toutes et tous, c’est accepter humblement de faire partie de cette grande famille, avec ses blessures et ses joies, et trouver ainsi le sens de cet être-ensemble. L’Eglise ne sera jamais comme nous le voulons, elle sera toujours démodée, car ancrée dans le temps long. Mais elle est toujours source de vie, de joie, d’espérance, de résilience et de vérité, parce qu’elle se consacre de tout son être à parler du Dieu vivant et à vivre de sa grâce. La proximité avec le Dieu vivant rend l’Eglise toujours jeune et toujours vivante.
De cette présence viennent l’amour de la Création qui nous met en route face aux défis de la crise climatique, le courage pour la vérité qu’il nous faut dans la confrontation aux abus et la joie de rencontrer l’autre qui nous guide dans les difficultés du vivre-ensemble. En ce sens, cessons de vouloir changer l’Eglise pour apprendre à la vivre.