Nouveau sursis pour le journal des protestants

L’avenir du journal «Réformés» sera soumis à l’étude d’une commission du Synode de l’Eglise réformée vaudoise, selon une décision prise lors de sa dernière assemblée ce 9 novembre. / DR
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L’avenir du journal «Réformés» sera soumis à l’étude d’une commission du Synode de l’Eglise réformée vaudoise, selon une décision prise lors de sa dernière assemblée ce 9 novembre.
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Nouveau sursis pour le journal des protestants

11 novembre 2024
L’avenir du journal «Réformés» sera soumis à l’étude d’une commission du Synode de l’Eglise réformée vaudoise, selon une décision prise lors de sa dernière assemblée ce 9 novembre.

Le sort du journal «Réformés» n’en finit pas d’interroger les institutions protestantes. Et pour cause: l’avenir de ce titre dépend d’un imbroglio structurel des plus complexes, comme cela a été rappelé lors du Synode de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV), ces 8 et 9 novembre.

Née de la fusion de différents titres cantonaux (comme «Bonne Nouvelle» en terres vaudoises ou «Vie protestante» à Genève), cette publication n’a pas été intégrée, lors de sa création, à la faîtière romande – la Conférence des Eglises réformées romandes (CER). En effet, sur six Eglises cantonales, seules quatre (Vaud, Genève, Neuchâtel et l’union synodale Berne-Jura-Soleure) ont choisi de prendre part à l’entreprise. De fait, même si la CER a voté lors de son assemblée générale de septembre les contours d’un projet éditorial différent (bimensuel sur abonnement payant), le sort du journal «Réformés» dépend stricto sensu de la Sarl qui la gère et, par ricochet, des quatre Eglises qui la financent.

Non à une «destruction»

Inquiétés par la possible disparition de leur titre, plusieurs délégués ont ainsi déposé une motion en vue de ce Synode, en faveur d’une «restructuration qui ne soit pas une destruction». Rédigée par le délégué Didier Nkebereza, directeur du Centre culturel des Terreaux, et quinze autres signataires, celle-ci rappelait notamment que le journal «Réformés» est «la seule mission de notre Eglise qui touche 110'000 foyers vaudois».

«Contestant le terme de destruction employé par la motion», le président du Conseil synodal Vincent Guyaz a préféré parler de «redéfinition du journal» et de «diminution de voilure», tout en insistant sur la volonté d’un projet commun à l’entier des Eglises de la CER. L’Exécutif s’est cependant immédiatement rallié à la proposition de créer une commission synodale ad hoc «puisqu’à un moment donné, il faudra bien passer devant le Synode avec cette question: nous nous y sommes engagés».

Après un débat qui a suscité beaucoup de questions dans l’assemblée et peu de réponses de la part de l’Exécutif – qui ne souhaitait «pas ouvrir un débat de fond à cette occasion» –, le renvoi à une commission composée de membres du Synode été votée à l’unanimité des voix exprimées. Cette dernière aura pour mission de délivrer un rapport d’ici au printemps, en vue d’un vote du Synode en la matière en juin prochain.

Bulletin interne

Contacté, le rédacteur en chef du journal Joël Burri se réjouit de la mise en place de cette commission ainsi que «d’avoir entendu le Conseil synodal dire qu’il lui semblait important qu’on puisse définir au niveau vaudois quel journal nous aimerions». Quant à la tenue des échanges qui ont eu lieu au Synode, il pointe un «exercice de communication», l’Exécutif n’ayant «pas souhaité transmettre certains chiffres pourtant en sa possession». Et de regretter que «le Conseil synodal a soigneusement évité de dire que le projet de la CER ne s’adressera plus aux protestants distancés. Insister sur la couverture romande, c’est un peu mettre sous le tapis l’exigence d’autofinancement du titre qui le transformera en bulletin de club pour les seuls convaincus.»