Cette année, les pasteurs de l’Erguël ont joint leurs forces pour proposer un programme pour tous les âges et qui s’adresse à un large public pendant la Semaine sainte. Objectif: interpeller les paroissiens comme les distancés avec le slogan «Mortel». Ce mot au triple sens se prête à l’occasion, aux yeux des organisateurs, car «Pâques nous rappelle à notre finitude, tout en tenant compte de ce qui pèse et de ce qui fait vibrer». 

«L’idée était de dire qu’il y a quelque chose d’important à vivre, que Pâques ne se résume pas aux œufs en chocolat et à chanter ‹A toi la gloire›, explique Maëlle Bader, pasteure à Courtelary-Cormoret. Nous voulions marquer le coup.» Les ministres n’ont pas fait les choses à moitié. Ils ont même prévu un train fantôme dans le temple de Corgémont, un parcours initiatique à faire… en caddie.

Chaque jour de la Semaine sainte, des «miditations» accueilleront les curieux pour un temps de spiritualité sur la pause du dîner. Le soir du Jeudi saint, un repas-concert se tiendra au sein de la collégiale de Saint-Imier. Et pour commémorer la Passion du Vendredi saint, une marche sera organisée depuis le cimetière de Sonvilier, rythmée par de la musique et des textes du poète américain Edgar Lee Masters. Les enfants ne seront pas oubliés puisque les festivités commenceront le samedi 12 avril avec une célébration destinée aux 0-6 ans. Tandis que les paroissiens retrouveront un culte plus traditionnel pour les Rameaux et le dimanche de Pâques. 

Ancrer la résurrection dans le monde de différentes manières, c’est déjà en révéler le sens profond, selon Patrick Schlüter, pasteur à Corgémont-Cortébert, qui souligne que les ministres ayant mis sur pied ce programme ont des théologies très diverses. «Je crois qu’à Pâques nous sommes rejoints et portés par Dieu pour assumer notre humanité. Aujourd’hui, on entend beaucoup de discours simplistes. Mais la résurrection nous dit autre chose. Elle donne du sens et tend vers un ailleurs.»