«La réciprocité est le point névralgique de notre action»

Le nouveau logo évoque un papillon, ou un livre – la Bible? / ©DM-échange et mission
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Le nouveau logo évoque un papillon, ou un livre – la Bible?
©DM-échange et mission

«La réciprocité est le point névralgique de notre action»

CHANTIER
Changement de nom pour DM-échange et mission qui devient DM et se dote d’un nouveau logo. Explications.

Depuis 2017, l’organisation romande basée à Lausanne a mené un profond travail de «réorganisation interne, de réorientation stratégique, et de repositionnement», explique son directeur Nicolas Monnier. Reprendre le nom et le logo était dans l’air depuis longtemps, mais dans un souci de cohérence, DM a souhaité mener ces deux réflexions de front. En janvier 2021, DM a présenté une nouvelle stratégie, un site web flambant neuf et une identité visuelle épurée. 

Pourquoi DM devait-elle se repenser? 

Organisation de coopération entre «Nord» et «Sud», DM est née dans un contexte missionnaire. «Historiquement, cette relation était très déséquilibrée, dominée d’un côté. Or, depuis des années, des évolutions importantes ont lieu. Les Églises du Nord prennent conscience qu’elles ont tout à gagner des liens avec le Sud. Ce dernier constate qu’il n’est pas seulement habité de difficultés, mais également de forces pour nos Églises ici», explique Nicolas Monnier. Le terme «mission» a été abandonné dans le nom de la nouvelle entité. S’il est «important pour l’histoire missionnaire et l’Église», estime le directeur, il reste «très connoté» et renvoie à un modèle qui n’est plus d’actualité. Plus qu’à un rééquilibrage, l’époque est donc à un changement radical de perspective. «Le coeur de notre programme institutionnel, le point névralgique de notre action, c’est la réciprocité», conclut Nicolas Monnier. 

Qu’est-ce qui va changer?

Voilà belle lurette que DM propose des programmes où partenaires du Nord et du Sud dialoguent, mais si un réseau de partenaires a été tissé à travers le monde, «il reste à trouver comment faire profiter nos Églises ici de cette richesse», pointe Nicolas Monnier. DM continue son action dans ses domaines historiques: éducation, agroécologie et théologie. En revanche, «au Nord, les liens avec les Églises et les partenaires de la société civile seront renforcés», explique Nicolas Monnier. 

Qu’est-ce qui disparaît?

Les seuls domaines dont DM se retire sont l’action sociale et la santé. «Nous avions besoin de concentrer nos ressources. Pour être bon dans certains secteurs, il ne faut pas s’éparpiller. C’est aussi ce qui fait la différence auprès des bailleurs de fonds», note Nicolas Monnier. 

Des changements ont-ils déjà eu lieu?

Depuis un an ou deux, de nouvelles ex-périences sont en cours – parfois sus-pendues en raison de la pandémie. Ainsi, DM a ouvert son réseau d’écoles parte-naires à la HEP Vaud, qui souhaite va-loriser le partage d’expérience entre formateur·trice·s et proposer des stages d’immersion aux étudiants. Grande inno-vation, une convention a été signée avec l’Office protestant de formation afin de permettre aux ministres dans leurs pre-mières années en poste de réaliser un sé-jour auprès d’un pays partenaire. « L’in-terculturalité est au coeur de la vie des Eglises, DM peut les appuyer pour acqué-rir des compétences dans ce domaine », indique Nicolas Monnier. D’ailleurs, une formation de théologie interculturelle a été développée avec l’institut oecumé-nique de Bossey. (Voir notre article). 

Pourquoi une nouvelle identité visuelle et un autre nom?

Il fallait traduire en mots et en image cette nouvelle orientation. «Dynamique dans l’échange» a deux fonctions: «‹échange› fait référence à la réciprocité, ‹dynamique› renvoie au Nouveau Testament et à la puissance de Dieu comme force de transformation. Nous inscrivons bien sûr notre action dans cette force. Mais ce dynamisme fait aussi écho au fonctionnement de nos sociétés, horizontal et toujours en réseau», pointe Nicolas Monnier. En particulier en 2020, où WhatsApp, Zoom ou Meet ont plus que jamais relié les partenaires de DM, répartis dans quatre réseaux et d’une quinzaine de pays.