Patricia Luthy, Pascale Joyet-Goldmann et Xavier Mormont-Schreiber sont des médiateurs certifiés aux horizons professionnels et confessionnels différents, et ont rejoint la Commission de médiation de l’EERV au changement de législature en 2019. Dans cet espace de règlement des différends, ils voient un outil particulièrement bien adapté pour répondre aux mutations institutionnelles de l’EERV, dont le fonctionnement interne est en passe d’évoluer vers plus «d’agilité», selon le souhait de son actuel Conseil synodal (exécutif). Explications avec Patricia Luthy.

Comment concevez-vous la médiation?
C’est un espace de dialogue neutre, confidentiel, permettant aux personnes en tension d’exprimer leurs ressentis, puis potentiellement d’aboutir à la construction d’une solution commune. Le rôle du médiateur est de garantir un cadre sécurisé et sécurisant, tout en facilitant le dialogue entre les parties.

Quelle est la méthode que vous suivez?
Nous réalisons, au besoin, des entretiens préalables pour que chaque partie puisse exprimer séparément son point de vue. Ensuite démarre la médiation à proprement parler: les personnes décrivent comment elles vivent la situation. Chacune écoute le vécu de l’autre. A partir de là, nous stimulons l’émergence de solutions répondant aux besoins exprimés. C’est un moment créatif, constructif, où chacun peut véritablement prendre en main son propre avenir.

En quoi votre accompagnement externe peut-il changer la donne?
Nous apportons un regard non jugeant et distancié. On parle peu du conflit dans l’Eglise, car il y a une sorte d’injonction à aimer son prochain et à vivre dans la paix. Et comme chez tous les êtres humains, de la pudeur et de la difficulté à aborder des fragilités. Or, la potentialité de conflit est inhérente à toute relation personnelle ou professionnelle. Les tensions font partie de la vie et nous aident à progresser.

Existe-t-il «des signaux d’alerte» pour vous solliciter?
Quand on n’a plus envie ou peur de venir travailler, quand une relation bloque ou tourne en rond, quand on ne sait plus quoi faire pour apaiser l’angoisse ou les tensions.