Les rites autour de la mort
Autant de familles, autant d’histoires différentes, et quand la mort survient, autant de deuils particuliers à vivre. Ainsi, lorsque la mort arrache un être aimé à sa famille et ses proches, il importe de trouver les bons gestes, et cueillir avec délicatesse les paroles qui permettront de donner du sens à l’épreuve ainsi endurée.
Christophe, Joséphine, Katia et tant d’autres
Christophe a grandi sur la Côte avant de s’établir en Angleterre où il a connu son épouse et fondé sa famille. Les années passent et il revient souvent au pays pour visiter ses vieux parents. Au printemps 2020, papa meurt d’une crise cardiaque. Retenu par le confinement, il ne peut se rendre aux obsèques. L’être profond déprime de ne pas avoir pu être présent au dernier adieu.
Joséphine a perdu son frère lors d’un accident de scooter. C’était un matin de juillet; François, jeune apprenti, était parti un peu pressé au travail. La veille, les deux s’étaient pris de bec et ne s’étaient pas parlé depuis. Elle en a gros sur le cœur et au fond d’elle, elle se sent responsable de l’accident.
Katia est encore sous le choc. Le bébé aurait dû naître d’ici quelques mois. Elle a beau avoir deux adorables petits garçons, elle ne comprend toujours pas ce qui s’est passé ce 14 mars, lorsque le cœur du bébé s’est arrêté de battre. Katia reste seule avec son deuil, malgré le regard aimant de son mari et de ses enfants.
Un acte qui donne du sens
Lorsque la mort frappe une famille, il ne suffit pas de parler du défunt et d’évoquer les sentiments qui traversent pour guérir la blessure. Quelle que soit sa culture et quelle que soit son époque, l’être humain a besoin de rites qui ouvrent et viennent donner de la verticalité à l’épreuve. Des rites qui lui permettent de se sentir relié à une communauté humaine large, dans l’espace et le temps. Mais aussi des rites qui lui permettent de se sentir relié à plus grand que soi, relié au Plus-que-Vivant, empêchant ainsi d’être aspiré par la mort. En cela, les rites touchent non seulement nos relations aux autres, mais concernent profondément l’âme humaine et son Dieu.
Des actes qui portent
Les services funèbres vécus en Eglise permettent ce chemin d’apaisement, en remettant ainsi la vie du défunt dans la grâce de Dieu. D’autres gestes pourront prendre le relais au moment venu pour poursuivre le chemin ainsi commencé. C’est ainsi que Christophe allumera une bougie pour se recueillir dans l’église de sa ville d’Angleterre un an après le décès de son papa, et qu’il récitera alors le «Notre Père» pour appuyer sa prière. Katia aura besoin de vivre un enterrement sur mesure d’ici quelques mois, afin que son bébé soit nommé dans la mémoire de Dieu, et non pas perdu dans l’immensité du néant. Et si Joséphine a vécu le service funèbre de son frère, peut-être aura-t-elle encore besoin de temps pour déposer dans la prière le lourd fardeau que seul Dieu peut délivrer vraiment.
Le rite se reçoit
A travers tous ces rites, le croyant peut s’appuyer sur l’Eglise du Christ et peut compter sur ses serviteurs et témoins pour l’accompagner et l’aider sur son chemin du deuil. Car dans ses propres moments d’épreuves, lorsque le voilier semble aller à la dérive, il ne sert à rien de tenir le mât et de le pousser soi-même vers le rivage; il faut avec confiance laisser faire le Souff le de l’Esprit qui seul est capable d’amener la barque à bon port.
Une diversité de rites
L’Eglise offre différents rites pour accompagner les endeuillés: prière lors de la fermeture du cercueil, service funèbre à l’église, cérémonie de mise en terre des cendres, culte du souvenir, célébration au cimetière pour marquer l’année du décès.