«La vie de J.C.»: Zep explique ses motivations

Le dessinateur Zep sur le tournage de "La vie de J.C.". © RTS / Le dessinateur Zep sur le tournage de "La vie de J.C.". © RTS
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Le dessinateur Zep sur le tournage de "La vie de J.C.". © RTS
Le dessinateur Zep sur le tournage de "La vie de J.C.". © RTS

«La vie de J.C.»: Zep explique ses motivations

25 octobre 2021
La série humoristique imaginée par Zep autour de la figure de Jésus-Christ a suscité de nombreuses réactions courroucées de la part de certains chrétiens. Zep répond.

En imaginant «La vie de J.C.», le dessinateur Zep n’avait pas l’intention de se moquer. En traitant avec humour un personnage connu de tous qu’il a souhaité «terriblement» humain, Zep invite le spectateur à rire de lui-même et de notre société. Interview.

Pourquoi consacrer une série à Jésus?
C’est un des rares personnages historiques connus de tous. Chacun connaît au moins un ou deux épisodes de sa vie. Il a fait partie de la mienne lorsque j’étais jeune et j’ai étudié la Bible plusieurs années. On peut croire ou non à sa nature divine, mais son existence est indiscutable et il a changé le monde. Encore aujourd’hui, notre société a des bases construites sur son message, souvent mal compris d’ailleurs. Mais cela fait de lui un personnage essentiel, que l’on soit croyant ou non.

Avec quelle intention avez-vous abordé cette parodie?
Je voulais montrer une sorte de Jésus bis. Un Jésus convaincu qu’il a quelque chose à transmettre aux hommes de son temps, mais mal compris, entouré par des copains pas très futés ou qui voient en lui juste un magicien ou un potentiel leader politique. Un Jésus qui n’ose pas faire de peine à sa maman ni à sa copine en leur annonçant sa mission.  Un Jésus qui, manque de bol, est nul pour raconter des histoires, mais qui est convaincu qu’il touchera mieux les esprits en racontant des paraboles. C’est assez amusant de voir que 2000 après, on interprète encore ses histoires, ce qui a ses limites, puisque l’on peut aussi leur faire dire ce que l’on veut…

De quelle manière votre parcours de jeune catéchumène engagé vous a-t-il influencé?
Je me suis plongé dans la Bible à l’âge de 16 ans. Ce livre était la Parole de Dieu, indiscutable d’abord, puis, avec mon approche protestante, à force de questionner le texte, les traductions, les réécritures au fil des époques et au fil des autorités religieuses, je me suis éloigné de son côté divin pour m’y intéresser de manière plus historique.

Que signifie, à titre personnel, cette prise de liberté?
Pour moi, l’humour est un langage sain. Une société doit savoir rire d’elle-même, c’est essentiel. L’Église que j’ai connue avait ce recul. Je n’utilise jamais l’humour pour stigmatiser ou me moquer. Je ris de nous-même. De notre humanité. Mon JC est terriblement humain. Cela le rend comique – et aussi attachant, je pense.

Les références auxquelles vous faites appel vous semblent-elles encore grand public?
Non. Plus tellement. C’est l’occasion de les raconter à nouveau. Si j’étais catéchète, j’utiliserais certains épisodes pour parler de Jésus.

Pour vous, une série comme «La vie de J.C.»:  accélérateur ou ralentisseur de la déchristianisation?
Je ne sais pas. Ce n’est pas ma mission, je n’écris cette série pour aucune de ces deux raisons, mais raconter un Jésus humain et sympa, cherchant sa mission et confronté à la bêtise me semble plutôt une bonne manière d’engager la curiosité des gens. La re-christianisation, c’est plutôt le rôle des Églises, non?