Honorer l’eau
Cette méthode est destinée aux rivières les plus gravement touchées ou menacées par des pollutions. Les pratiquantes recueillent l’eau depuis la source, la transportent dans des récipients en cuivre, en chantant, jusqu’à l’embouchure, où elles la déversent dans l’espoir que les générations futures puissent bénéficier d’une eau propre et pure. L’œuvre Honour Water d’Elizabeth LaPensée, qui décrit cette pratique, est exposée en ce moment au Musée ethnographique de Genève (MEG) dans le cadre de l’exposition Injustice environnementale, alternatives autochtones (à voir jusqu’en août 2022).
L’ensemble, conçu en partenariat avec des autochtones eux-mêmes, présente divers savoir-faire de réparation, très concrets, et d’autres, plus symboliques. La réparation «est un rapport au monde, de soin à l’environnement, considéré comme destructible. S’il est abîmé, c’est la vie qui est abîmée», explique Damien Kunik, conservateur au MEG. Ces pratiques ne sont pas ici envisagées sur un plan scientifique, mais anthropologique. «La marche pour l’eau permet de solidifier les liens de la communauté, mais aussi de rendre très visible cette sensibilité à la nature et à l’eau. Et, par ricochet, de questionner tout un chacun sur son propre rapport au monde.»