Réseaux sociaux, outils de démocratie?

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Laure Devaux
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Réseaux sociaux, outils de démocratie?

Laure Devaux
Instruments de communication influents, les réseaux sociaux peuvent aussi devenir haineux et totalitaires. La pasteure Laure Devaux Allisson trace des pistes pour en faire des lieux de débats efficaces.

Facebook, Instagram… ça la connaît! Laure Devaux Allisson anime aussi son propre blog (lauredevaux.ch). Coresponsable de la catéchèse francophone dans les Eglises réformées de Berne-Jura, elle observe le monde des «réseaux» avec intérêt et sens critique.

Quelle est votre pratique sur les réseaux sociaux?

Je les vois comme un moyen de rendre visible le travail de l’Eglise et de transmettre un message, même engagé. Mais j’y évite la polémique. Je coupe court quand il n’y a plus de respect, ni de nuances. Et je ne m’exprime pas si je ne maîtrise pas le sujet.

Un souvenir de dérapage?

Lors d’un débat clivant au sein de l’Eglise, j’avais dit sur les réseaux ma tristesse face à la situation de non-communication. Je me suis fait interpeller par l’autorité. Mais il faut faire une distinction entre un compte privé (où les opinions sont de notre responsabilité individuelle) et les pages institutionnelles.

Comment faciliter le débat sur ces plateformes?

Il faut avoir un esprit constructif. Se demander: dirais-je la même chose si la personne à qui je m’adresse était en face de moi? Et il n’est pas nécessaire de répondre à tout…

Je suis parfois intervenue, par message privé, auprès de jeunes que j’accompagnais, lorsqu’ils publiaient des choses délicates. Il y a un travail d’éducation à faire sur ce terrain. Car on ne peut pas lancer une bombe et s’en aller…

L’anonymat rend ce risque plus grand. Et puis, les réseaux sociaux ne peuvent pas évoluer en vase clos: ils doivent être un relais vers d’autres sources d’information. Ils jouent alors leur rôle de lieu d’échanges.