Renforcer les mailles du filet social
Existe-t-il des effets «positifs» de la pandémie? Cette dernière a en tout cas jeté une lumière crue sur des précarités différentes et très largement invisibles. Le nombre de personnes qui se sont retrouvées presque du jour au lendemain sans ressources, notamment dans les cantons de Vaud et Genève, a surpris l’opinion publique, on s’en souvient. Il a aussi lancé un débat sur l’efcacité de l’aide sociale et le besoin d’un meilleur suivi. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un Observatoire des précarités, dont la création a été annoncée en mars 2022 et la direction confée à la professeure Emilie Rosenstein, spécialiste des politiques sociales et des précarités. Un premier événement de lancement a eu lieu en mai.
Pour Caroline Regamey, responsable de l’action sociale au Centre social protestant vaudois, «le monitoring et l’analyse scientifques doivent en effet contribuer à rendre visibles et intelligibles des problématiques de précarité identifées par les organisations de travail social, mais qui restent dans l’ombre. Cela concerne notamment les situations qui passent au travers des mailles du filet social».
Porté par la HETSL, ce centre doit réunir aussi bien des compétences académiques que professionnelles, soit des chercheur·euses, enseignant·es et professionnel·les de l’action sociale. Mais également «les publics concernés, ces derniers ayant un savoir expérientiel trop souvent négligé non seulement par le politique, mais également par la science», assure le livret blanc de cette future institution.