Une nouvelle ministre dans la paroisse de Cossonay
Quelle est l’origine de votre vocation?
J’ai répondu il y a quelques années à cette question: «Parce que j’ai peur des humains, parce que je les aime et que j’aime Dieu.» Ce n’est plus tout à fait vrai, car ma vocation (même si je n’aime pas ce mot, trop lourd de connotations) n’a pas été un appel soudain et irrésistible mais un chemin qui s’est précisé petit à petit, et donc la compréhension que j’en ai varie. Aujourd’hui, je dirais que c’est principalement le besoin de donner une place concrète à Dieu dans ma vie, de me mettre au service de l’Evangile, d’approfondir et de partager ma foi avec d’autres.
Comment la foi est-elle entrée dans votre vie?
Grâce à mes parents, alors très engagé·es dans la paroisse d’Echallens. Ce sont évidemment eux qui les premiers m’ont permis d’entrer en relation avec Dieu. Ma mère m’a dit une fois qu’à trois ans déjà, je priais et parlais à Dieu comme à un·e ami·e. Je n’ai donc pas de récit de conversion spectaculaire à raconter! La foi fait partie de ma vie depuis toujours ; d’abord une foi héritée de mes parents, puis une foi façonnée par mes expériences et mes réflexions d’ado et d’adulte, une foi toujours en mouvement.
Qu’espérez-vous apporter à la paroisse de Cossonay et à la Région?
Je dirais que ma spécificité en tant que pasteure se compose de quatre axes fondamentaux : la ludicité (approche de la vie sous l’angle du jeu, pour favoriser le plaisir et la créativité), la culture geek (culture populaire fondée sur l’imaginaire, le jeu et la technologie), l’écologie et l’inclusivité. Les deux premiers proviennent de la nécessité de dire l’Evangile avec un langage actuel, renouvelé, qui rejoigne celles et ceux qui n’ont pas les codes parfois obscurs de nos églises; les deux derniers reflètent ma compréhension de l’Evangile basée sur la justice sociale et le soin de la Création.
Quel aspect d’un ministère vous attire le plus?
J’aime profondément tout ce qui se rapporte au culte: préparer la liturgie, célébrer, me sentir en communauté, l’après-culte… Mais l’aspect qui me touche le plus dans le ministère, c’est de partager autour de l’Evangile, que ce soit un temps de prière, une discussion, un temps d’étude biblique. Je suis toujours émerveillée d’entendre des personnes, enfants, ados, adultes, dire leur foi, leurs questions, leurs doutes, leur compréhension de Dieu. Etre le témoin de la présence de Dieu dans la vie des gens, c’est sans doute ce qui me fait le plus plaisir dans le ministère. Lors d’une brève discussion avant un recueillement, une dame âgée a dit cette phrase héritée de sa mère: «La nuit, quand on ne dort pas, on peut prier, Dieu merci!» C’est ce genre de petites perles qui rendent le ministère si précieux à mes yeux.