J’ai grandi à Karlsruhe. Ma mère est originaire de la région et mon père était un réfugié d’ex-Yougoslavie. 

Les délégués au Conseil œcuménique des Églises ont tenté de démêler les fils de questions qui s’imbriquent les unes dans les autres: le changement climatique et les conflits. Il s’agissait de nommer ces enjeux d’une manière qui unifie et ne creuse pas le fossé entre les parties. 

Durant l’assemblée, j’ai rendu des participants attentifs au fait que dans le zoo de Karlsruhe se trouve une colline constituée des ruines de Karlsruhe. Comme tant d’autres en Allemagne, la ville entière a été détruite durant la guerre. 

Enfants, nos parents nous parlaient du temps d’avant: mon père adorait le Noël serbe orthodoxe, alors qu’à 7 ans ma mère a dû se réfugier dans des abris anti-bombes. A 14 ans, j’ai appris que les Allemands avaient déclenché la Seconde Guerre mondiale. J’ai mis longtemps à comprendre que ni mon père ni ma mère n’avaient déclenché de guerre. C’est en tant qu’enfants qu’ils ont le plus souffert. 

Pour moi, il est plus important de connaître ceux qui ont arrêté une guerre que de pointer du doigt ceux qui l’ont commencée. Dans les déclarations du COE sur les conflits, je sens l’intention de fournir une plate-forme où les deux parties peuvent, de manière significative, trouver le fil d’Ariane pour sortir du labyrinthe du Minotaure.