Qu’il ait été décrié ou encensé, agressé ou choyé, dissimulé ou mis en avant, ce corps qui est mien est appelé à ressusciter avec moi, parce que la foi chrétienne prêche la résurrection de toute la personne humaine, chair comprise. Nous sommes un corps. Plutôt que nous en avons un.

Les magasins vont bientôt se charger de nous l’annoncer, le temps de l’Avent approche. Noël aussi. Fête de l’Incarnation, la Nativité nous dit l’apparente folie d’un Dieu, prenant corps en un homme, Jésus de Nazareth. Aux sources de la foi hébraïque, il y avait déjà le «c’est ainsi que tu aimeras ton prochain, comme toi-même» présent au livre du Lévitique (chapitre 19, versets 17-18). Dans l’Evangile, Jésus reprend cet exigent programme d’apprendre à s’aimer soi-même, suffisamment, pour pouvoir aimer autrui, correctement. La Loi hébraïque pose l’amour envers soi, comme préalable à l’amour porté aux autres, pour qu’aimer devienne possible et réaliste.

Marguerite Yourcenar, l’auteure précitée, parle de son corps comme du fidèle compagnon de sa vie terrestre, forme à qui elle ressemble, digne d’amour à cause de ses bras qui donnent accès à l’infini… La tradition biblique m’invite, elle aussi, à honorer de respect cette terre modelée dans lequel le Créateur m’insuffle l’haleine de vie. Elle nous révèle un Dieu qui reconnaît la valeur de nos corps, au point qu’il en devient lui-même un, en Jésus-Christ, comme nous. Elle nous rappelle encore que l’on n’a pas à se passer d’eux, puisqu’ils seront glorifiés dans la lumière de la résurrection promise. Ce sera eux avec… et non pas malgré eux.

Voilà pour la théorie. Maintenant, la pratique. Apprivoiser le corps que je suis, jusqu’à y goûter le souffle de Dieu, même si c’est une vocation spirituelle, ça reste un travail personnel exigeant, à remettre constamment sur le métier…

Le samedi 26 novembre en fournira une belle occasion. Cela se passera dans la paroisse du Haut Talent, sur la colline de Froideville, au centre oecuménique, entre 9h et 17h30, offre de formation destinée à tout public adulte. Faire retraite et prendre le temps de respirer une journée. Accueillir les blocages qui contrecarrent en moi le passage du Souffle vivifiant et m’ouvrir à sa Présence dans mon corps-même.