Amour, délices et orgues «Ces trois mots font peut-être les délices des amateurs de subtilités. Mais ils témoignent surtout de la survivance d’un état ancien où le genre des noms n’était pas strictement fixé», remarque Jean-Christophe Pellat, auteur d’une chronique sur le site du Grevisse sur ces fameux mots censés être masculins au singulier et féminin au pluriel.

Le Grand Robert de la langue française explique également que «Le genre de ‹orgue› a été flottant depuis le Moyen Age et n’a commencé à se fixer qu’au XVIIIe siècle (1740).» Si Sandrine Campese, auteure d’un billet sur le site de formation orthographique Projet Voltaire, qualifie ces mots de «trois trublions de la langue française, résignés à rentrer dans le rang», faisant le constat d’une règle qui n’est plus respectée; l’Académie française, comme Le Grévisse et Le Robert, plaident plutôt — du moins pour le cas des orgues — pour une distinction de sens entre les pluriels féminin et masculin. «Orgue, masculin au singulier, est généralement féminin au pluriel quand il désigne de façon emphatique un seul instrument (les grandes orgues de cette cathédrale), mais reste au masculin quand il s’agit d’un vrai pluriel (les orgues anciens de cette région)», écrit ainsi l’Académie dans la rubrique «Questions de langue» de son site.