Carolina Costa souhaitait depuis longtemps renouer avec la scène et le chant, ses premières amours. Elle a mis à proft un temps sabbatique de cinq mois en tant que pasteure à l’Eglise protestante de Genève pour se lancer dans l’écriture d’un spectacle: «J’avais très envie de remonter sur scène pour un tour de chant que j’avais commencé à Paris, mais que je n’avais jamais terminé.»

De là est née son «idée complètement folle»: interpréter le personnage fictif de Dieu dans sa version «Maman universelle» lors d’un spectacle musical interactif. «J’ai eu envie d’explorer cette facette qui pose encore des problèmes à certaines personnes. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écriture, qui s’est enchaînée très naturellement», explique Carolina Costa. Elle sera seule sur les planches, sur une scène nue, à incarner Dieu qui descend sur terre.

Le speech: pour la première fois depuis la Création, l’humanité est à un tournant. C’est ce qui motive Dieu, dans sa version féminine, à venir parmi nous… Dans ce spectacle qui n’a rien de prosélytique, la foi chrétienne est largement présente, en filigrane. Tout comme les grandes questions universelles: d’où vient-on? Pourquoi sommes-nous là? Qui suis-je? Où vais-je? Les thèmes du mal, de la souffrance et de la mort sont également abordés, tout comme l’amour, Eve et le féminin. Afin d’intégrer une vision universaliste qui lui tient à cœur, l’auteure fait également plusieurs clins d’œil à d’autres religions. Pour ce spectacle audacieux entrecoupé de chansons, la pasteure-comédienne a remanié six titres, parmi lesquels Ta douleur de la chanteuse et auteure-compositrice-interprète française Camille. Elle les chantera sur une bande-son ou s’accompagnera au piano. Un sacré défi pour Carolina Costa, qui n’était pas remontée sur scène depuis longtemps: «J’ai dû me remettre au chant, travailler le sens du rythme et ma condition physique. Avec ce spectacle, je veux faire rire et créer des émotions.»

Avec ce seule en scène qui bouscule les codes et les traditions par le biais de l’humour, Carolina Costa a envie de partager, «le plus sincèrement possible, tout ce qui habite son cœur». «J’aimerais que les gens que j’aime puissent le découvrir et que cela résonne en eux. C’est comme un testament pour mes enfants. En fait, je pense que l’on devrait tous∙tes se prendre pour Dieu, car on serait alors obligé∙es de faire tout ce que l’on attend d’Elle ou de Lui ! On prendrait conscience de ce qui est dans nos mains», conclut l’auteure. Rendez-vous est pris pour janvier.