Résister à la haine: un acte de courage

Joël Burri / ©DR
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Joël Burri
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Résister à la haine: un acte de courage

Edito
La haine n’est pas un sentiment, mais une passion, selon les philosophes. Ce que le Larousse définit dans un sens littéraire comme un «état affectif intense et irraisonné qui domine quelqu’un».

On fait assez vite le parallèle avec ces passionnés d’informatique ou de football qui peuvent occuper tout le temps de parole lors d’une discussion pour décrire avec exaltation les caractéristiques d’une nouvelle carte graphique ou les manquements de leur gardien de but préféré.

Sur les réseaux sociaux, dans le débat public, la haine semble s’infiltrer partout, en particulier depuis un an, en raison des attentats du 7 octobre 2023. Elle se nourrit de nos peurs, de nos frustrations, exploitant nos différences pour nous diviser, se renforçant lorsqu’elle trouve une oreille attentive. Et quand on pense à la place que peut prendre une passion dans nos vies, souhaitons-nous vraiment que nos existences soient occupées par une colère en constante rumination?

La haine déshumanise, réduit l’autre à une caricature: il est donc juste de la combattre avec courage et bienveillance. D’abord, en ne la laissant pas s’installer en chacun de nous, en apprenant à lutter avec courage contre nos parts d’ombre et à débusquer nos préjugés. Ensuite, en refusant le silence dans l’espace public. Chaque mot haineux, chaque insulte doit être relevé dans un esprit de dialogue et d’empathie. Répondre par l’indifférence serait renoncer à notre responsabilité commune.