La sobriété et moi
Nina Jaillet (27 ans), pasteure suffragante à la paroisse du Plateau du Jorat
Pourquoi j’ai participé?
A la première de mes quatre participations, j’étais encore étudiante, mais déjà responsable d’un groupe de jeunes au sein de l’Eglise réformée vaudoise (EERV). Cela me parlait parce qu’il était question de foi et d’écologie, deux sujets qui me travaillaient. Je trouvais sympa de vivre concrètement quelque chose de spirituel et de communautaire sur ces thématiques, d’autant plus durant le temps de carême.
Comment ça s’est passé?
J’avais animé un groupe de jeûne de consommation: chacun·e avait choisi l’un des domaines proposés… Pour ma part, j’avais décidé de ne pas consommer de viande et de diminuer le temps passé sur mon téléphone. Cela avait été plutôt facile pour la viande, mais plus compliqué pour mes habitudes téléphoniques.
Quel bilan?
Positif malgré le fait que je n’ai pas réussi à intégrer ces changements dans la durée. J’ai refait ce même jeûne les trois années suivantes. Le travail se fait même si tous les objectifs ne sont pas atteints: on réfléchit à nos besoins, à nos rapports à la foi et à la nature dans notre quotidien et on grandit, aussi spirituellement. Notre groupe, œcuménique, m’a permis de réaliser que les Eglises ont tout intérêt à réunir leurs efforts sur ce genre de thématiques concernantes.
Sophie Maillefer (27 ans), pasteure suffragante à la paroisse de Lutry
Pourquoi j’ai participé?
La thématique et le fait que cette démarche est à la fois individuelle et collective m’ont parlé car j’avais déjà un intérêt pour la dimension écologique. J’ai aimé que ce jeûne soit lié au carême: c’est une belle manière de réinventer cette tradition. La première année, j’étais simple participante, puis j’ai intégré une équipe d’animation. Nous nous sommes centrés sur le jeûne de consommation.
Comment ça s’est passé?
J’ai chaque fois renoncé à des choses différentes. Cela a plus ou moins bien marché! L’année dernière, j’avais renoncé à la viande, avec succès. En revanche, je n’avais pas atteint l’objectif que je m’étais fixé pour internet et les réseaux sociaux.
Quel bilan?
La démarche est très intéressante. J’ai aimé me lancer ce défi en essayant, pour un temps limité, quelque chose dont je n’avais pas l’habitude. L’impact sur l’entourage est également intéressant : les gens s’interrogent eux aussi sur leur consommation. Le groupe est le principal atout de cette démarche. Il permet de trouver des ressources, grâce notamment aux temps de prière communs, même si cela reste avant tout un défi individuel.
Aurore Boillat (35 ans), pasteure à la paroisse de Delémont
Pourquoi j’ai participé?
A cette époque-là, j’étais en stage à Bienne. Je m’étais plongée dans les différents cahiers de documentation. Rien que ces lectures m’avaient apporté beaucoup. Cela correspondait à la vision que j’avais de repenser notre consommation, de plutôt manger bien que beaucoup. Cela m’avait fait un beau projet de stage. Grâce au soutien des paroisses réformée et catholique, nous avions mis en place un groupe œcuménique.
Comment ça s’est passé?
J’avais déjà fait plusieurs fois des jeûnes de nourriture. Le jeûne de consommation apporte autre chose. La dernière fois, c’était à peine quelques mois après que je suis devenue végétarienne, alors je ne m’étais donné qu’un petit objectif: stopper les sodas. J’ai aussi fait très attention au temps d’écran que je m’accordais. Ce jeûne n’est pas quelque chose qui fait souffrir, mais au contraire qui apporte de la joie.
Quel bilan?
Cela s’est plutôt bien passé. J’ai gardé certaines nouvelles habitudes, à part le temps d’écran qui est difficile à tenir dans la durée. Le groupe aide beaucoup; quelque chose s’y est d’ailleurs développé.