Photo: CC(by-nc-sa) François Hogue

Emden (EPD - ProtestInter) Au terme de l’année 2014, l’Eglise évangélique réformée allemande voit son nombre de sorties doubler par rapport à 2013. Le président de l’Église, Martin Hembucher, a indiqué que la raison principale en était le prélèvement de l’impôt ecclésiastique directement par la banque sur les produits de capitaux (voir «Une modification du mode de collecte de l’impôt pousse les fidèles à quitter l’Eglise allemande»). «Cette mesure a suscité des inquiétudes chez les membres», a-t-il indiqué au synode réformé. Le parlement de l’Église a voté pour 2015 un budget de 38,8 millions d’euros, un montant supérieur d’environ un demi-million à celui de l’année en cours.

Selon les chiffres communiqués, près de 700 personnes ont quitté l’Église réformée depuis le début de l’année. Pour toute l’année 2013, le total était de 299. «Les termes brûlants “retenue fiscale” et “Eglise” sur l’extrait de compte ont manifestement suffi pour faire sortir des gens de l’Eglise», a expliqué Martin Hembucher. Les responsables des relations publiques de l’Église devront s’attaquer à ce problème.

À partir de 2015, l’impôt ecclésiastique sur les produits de capitaux sera prélevé directement par les banques. Le montant de l’impôt n’est toutefois pas modifié. Néanmoins, le changement annoncé a suscité l’irritation de certains membres et a conduit à un accroissement du nombre de sorties. «Pourtant, la plupart des gens ne sont absolument pas touchés en raison des seuils d’imposition en vigueur», a poursuivi Martin Heimbucher. Avec les taux d’intérêt actuels, les épargnants devraient investir au moins 200’000 euros pour être assujettis à l’impôt ecclésiastique.

L’Église réformée, dont le siège est à Leer, compte environ 183 000 membres répartis en 145 paroisses, entre la Frise orientale et l’Allgäu. Environ deux tiers des recettes de l’Église, soit 28,3 millions d’euros, proviennent de l’impôt ecclésiastique. Le plus grand poste de dépenses du budget est constitué, selon Martin Heimbucher, par les salaires des collaborateurs de l’Église pour lesquels un montant d’environ 21,2 millions d’euros est inscrit au budget. L’année prochaine, l’Église réformée va investir 1,2 million d’euros dans des processus de développement durable dans les paroisses.