Les hôpitaux catholiques d’Allemagne peuvent désormais prescrire la «pilule du lendemain» aux femmes victimes d’un viol si elle a pour but d’empêcher la fécondation et non de provoquer un avortement, a expliqué Mgr Robert Zollitsch, président de la Conférence des évêques catholiques d’Allemagne, jeudi à Trèves au terme de l’Assemblée plénière de printemps. Cette décision a été prise après le tollé provoqué par le renvoi d’une femme victime d’un viol, renvoyée par deux cliniques catholiques de Cologne, en décembre dernier.

Le changement de cap à propos de la «pilule du lendemain» a été rendu possible par le fait que de nouvelles préparations agissant de manière différente sont arrivées sur le marché, a expliqué la Conférence épiscopale. L’utilisation de médicaments visant à provoquer la mort de l’embryon demeure prohibée. La «pilule du lendemain» ne devrait pas non plus être utilisée de manière générale comme un instrument de planification familiale.

L’accord des évêques sur la «pilule du lendemain» a rencontré l’approbation de la CDU (Union chrétienne-démocrate) et du FDP (Parti libéral-démocrate). Sans remettre en question le rejet de l’avortement, on a trouvé une issue pour les femmes en situation de détresse, a déclaré Maria Flachsbarth, chargée des questions touchant l’Eglise au sein du groupe parlementaire CDU/CSU (Union chrétienne-sociale). Parlant d’un «signal clair», le député FDP au Bundestag (parlement) Stefan Ruppert a déclaré: «Quand l’Eglise catholique réussit à jeter un pont entre ses hautes exigences éthiques et la réalité de la vie dans la société moderne, c’est toujours une bonne chose.»

Les évêques ont fait un autre geste en direction des femmes. Ils se sont engagés à augmenter leur proportion dans les fonctions de direction qui ne présupposent pas d’ordination. «Nous voulons réfléchir aux nouveaux services et ministères qui pourraient être développés en dehors du ministère ordonné». La définition de ce nouveau type de ministère reste ouverte, a indiqué l’archevêque Zollitsch.

La proportion de femmes au niveau de direction des ordinariats et des vicariats généraux est au maximum de 19%, ce qui est insuffisant. En ce qui concerne la promotion des femmes, il est prévu d’examiner au bout de cinq ans les résultats de l’engagement volontaire qui a été pris. Dans les délibérations des 66 évêques et évêques auxiliaires sur le rôle de la femme dans l’Eglise catholique, des mesures ont aussi été préconisées pour les femmes qui œuvrent dans l’Eglise à titre bénévole. (FNA-1)