Les paroisses négocient l’addition
«Est-ce qu’on entend faire rayonner l’Eglise vaudoise dans son entier ou est-ce qu’on entend faire rayonner sa paroisse? Notre Eglise est très congrégationaliste», s’est agacée la pasteure Florence Clerc-Aegerter devant le Synode de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud. Réuni à Sainte-Croix vendredi après-midi et samedi, l’organe délibérant a pris beaucoup de temps pour débattre des montants que les paroisses doivent verser à la caisse centrale.
Ce montant calculé essentiellement sur la base du nombre de protestants inscrits dans les registres administratifs représente en moyenne cantonale 53% des montants collectés par les paroisses. Différentes solutions ont été évaluées par le Conseil synodal (exécutif) et proposées au Synode. Plusieurs délégués auraient souhaité fixer un rapport maximal entre les entrées et le montant à verser à la caisse cantonale. D’autres souhaitaient mettre en place des mesures pour encourager les paroisses en difficulté de paiement à améliorer leur capacité de levée de fonds.
A la suite d’un débat nourri, seul le principe de la création d’un fonds d’aide entre paroisses a été adopté. Aucun plafond n’a été inscrit, mais Xavier Paillard, le président du Conseil synodal a promis: «nous sommes conscients que les sommes versées à la caisse centrale ne devraient pas dépasser 50%.» Il a toutefois insisté sur les retours pour les paroisses des services cantonaux. «Beaucoup des projets que nous finançons permettent de mutualiser le travail des paroisses.»
Durant cette même session, le Synode a adopté les comptes 2016. L’exercice se boucle avec une perte de plus de 236’000 francs sur un budget de 43 millions de francs. Un montant inférieur à la perte prévue au budget qui s’élevait à 381’000 francs. Par ailleurs, l’exécutif a informé le synode de la mise en chantier d’un nouveau modèle pour l’enseignement du catéchisme.
Sérénité autour du rite pour couples de même sexe
Faute de temps, le sujet n’a pas été débattu, mais un rapport d’information sur la célébration pour partenaires enregistrés a été déposé devant le Synode. Six couples homosexuels ont profité de ce rite rendu possible par le Règlement ecclésiastique depuis 2014. A cela s’ajoute une célébration qui s’est déroulée en 2013. Au total, six couples d’hommes et un couple de femmes ont eu recours à ce nouveau rite. Une célébration est prévue en juillet 2017 et quatre couples sont en contact avec des pasteurs. Les ministres sollicités «ont dû à chaque fois créer la liturgie, car le peu de situations vécues ne permet pas vraiment de pouvoir compter sur un corpus de référence», souligne le rapport. Dans son texte, le Conseil synodal se réjouit: «les choses se sont passées sereinement, dans le respect de chacun.» Le rapport souligne aussi que «toutes les célébrations ont été préparées au cours de rencontres préparatoires et en respectant un calendrier établi sans précipitation.» Malgré cela, l’un des couples concernés s’est vu refuser deux églises et a finalement vécu son rite dans une grange.