L’Église réformée du Valais maximise ses outils pour gérer les conflits
Depuis 2015, une paroisse alémanique de l’Église réformée évangélique du Valais (EREV) vit des temps difficiles avec un pasteur retraité. Réunis en synode samedi 10 novembre à Sion, les délégués ont pris des mesures pour améliorer la gestion des crises. Ils ont notamment accepté une charte destinée aux ministres à la retraite. «L’expérience montre que, malgré toute la bonne volonté des personnes concernées, la présence d’un ministre dans son ancienne paroisse peut parfois donner lieu à des tensions, voire des conflits», peut-on lire dans le document qui propose, entre autres, que le ministre sortant choisisse «de préférence une paroisse différente de celle où il a servi en dernier, afin que son successeur puisse développer son ministère en toute liberté». «Pour nous, c’est une évidence d’avoir le même égard envers son successeur, que celui qui nous a été réservé. Il s’agit de formaliser ce qui était sous-entendu jusqu’à maintenant», relève Jean Biondina, au nom de la pastorale.
Parallèlement à cette charte, le Conseil synodal a proposé aux délégués de modifier l’organisation de l’EREV. Désormais, l’exécutif pourra intervenir pour imposer des démarches et des solutions dans le fonctionnement d’une paroisse, en cas de difficultés graves. Une commission de recours indépendante sera également mise en place. «L’objectif est de disposer d’outils utiles et adaptés au cas où une situation de crise se reproduirait», précise Gilles Cavin, vice-président du Conseil synodal (exécutif). À la suite de ces décisions, les délégués ont donc remanié, en première lecture, les différents documents concernés. Deux lectures supplémentaires sont nécessaires pour valider ces changements. Elles se dérouleront lors des prochains synodes.
Accélérer les procédures
Parallèlement, les délégués se sont prononcés sur le changement de statut du Règlement d’engagement des ministres. Jusqu’à maintenant, chaque modification de ce document requérait la ratification du synode. Le Conseil synodal a proposé d’en faire une directive afin de pouvoir y apporter des changements sans devoir les soumettre à l’organe délibérant. «L’argument est pratique. Nous devons pouvoir rapidement le retoucher, notamment lorsqu’il s’agit de questions liées aux assurances sociales, perte de gain, etc. Le fait de devoir faire valider les changements au synode nous fait parfois attendre jusqu’à six mois», explique Gilles Cavin.
«Le Conseil synodal d’aujourd’hui est bienveillant, mais il va changer dans quelques années. Ne pourrait-on pas assortir le document d’une recommandation de concertation avec les personnes concernées?», propose le pasteur Jean Biondina. «J’ai peur que le Conseil synodal devienne trop puissant. Il faut qu’on lui oppose un garde-fou», ajoute un autre délégué. Après un long débat, les délégués ont accepté la proposition à 34 voix contre 3 et 4 abstentions.
Lors de cette rencontre, le synode a également accepté le budget 2019 qui présente un excédent de produits de 1743 francs. «L’EREV a la tête hors de l’eau. Pour la deuxième année consécutive, le budget prévoit un bénéfice», se réjouit le trésorier Jean-Luc Borel qui va quitter ses fonctions avant la fin de la législature. L’exécutif est donc à la recherche d’un remplaçant pour juillet 2019.